font morts, fans aucune autre cérémonie ; les enfants gardent toi^
jours ces noms, lorfqu’ils deviennent grands.
N o m s p H q m m e s.
Kemleia. Ne meurt point.
Kamak. Efpece d’Infeéte aquatique.
Lemchinga. P e terre.
Chihouika. Araignée.
Kana. Efprit mal faifant.
Brioutch. Celui qui a été brûlé vif ( i).
Imarkin. L ’herbe qui s’enflamme fort promptement (i),
Birgatch. Efpece de maladie,
Talatch. Chat marin.
N o m s d e F e m m e s .
Kanalam. Le petit efprit malin.
KeniUla. La petite Souris.
K-igmatch. Celle qui ne peut pas venir au monde (3).
Kairoutch. La colique, les tranchées.
La plupart des Femmes ont auffi des noms d’Hommes, comme,
par exemple , Brioutch, Birgatch, Tchekava, ôcc.
Ils ne bercent point leurs enfants ; une caille de planche leur
fert de lit ; on pratique fur le devant une efpece de gouttière pour
laifTer écouler l’urine, Lorfque les enfants pleurent, les meres les
mettent derrière leurs épaules , dans leurs habits qu’elles attachent
enfuite, & les remuent jufqu a ce qu’ils s’endorment. Elles
(1) Appelle ainiï, parce qu’un de fes Parents fut brûlé dans fa Iourte»
(2) Peut être eft ce l'herbe appellée Plaoun.
h ) Appellée ainfi peut être, parce que fa Mere mourut en couches*
Voyagent & travaillent, en les portant de même fur lëur dos. Au
refte elles ne les emmaillocent point : elles les mettent coucher avec
elles; & quoiqu’elles foient fort dormeufes & qu’elles ne prennent
aucune précaution, il n’arrive prefque jamais quelles les écrafent ou
les étouffent'.
Elle les alaitent pendant trois ou quatre ans. À la fécondé année’
elles leur apprennent àfe traîner en rampant. Quand ils crient, elles
lesâppaifent àvec du Idukola, du Caviar, de l’écorce de bouleau & de
faule, & fur-tout avec de l’herbe douce. Souvent même ces enfants
fe traînent vers les auges des chiens, & mangent ce quils y trouvent
de rèfte. Les peres & meres fe réjouiffent beaucoup quand ils les
voient commencer à grimper fur l’échelle ; 6c c’eft de même un
grand amufement pour toute la Famille. Les enfants portent des
habits femblables à ceux des Samoiédes : on les pafTe par les pieds.
Ce vêtement confîfie en un bonnet & une efpece de caleçon, des
bas & un habit COüfus enfemble, avec un trou par derrière pour fa-
tisfaire a fes befoins, 6c Une piece qui ferme cette ouverture
Comme les doubles pochés de nos culotes pour monter à cheval.
Q u an t à l’éducation des. enfants, M . Steller dit que les parents
aiment autant leurs enfants, que ceux-ci les méprifent, fur-tout quand
ils font vieux & infirmes. Les ënfants grondent leurs peres , leur di-
fent toutes fortes d injures, ne leur ob é ifîèn tenr ien , & ne font pas le
moindre cas d ’eux ; c’eft pour Cela que les peres & meres n’ofent n i les
gronder, ni les châtier, ni s oppofer a rien de ce qu’ils Veulent. Lorf»
qu ils ies revoient après une longue abfence , ils lès reçoivent & les
embraiTent aveC tous les témoignages de la joie & de la tendreflè
la plus vive ; au-lieu qüe leurs enfants ne montrent que de la froideur
& de l’indifférenCe.
Us ne demandent' jamais tien à leurs parents; ils prennent eux-
memes tout ce qui leur plaît. Ont-ils envie defe marier, loin de