qu’à, la ceinture, 8c par devant il eft beaucoup plus court ; ils fê
mettent par-deffus la tête par une ouverture comme celle dunfe
chemife. Le devant de ce manteau eft garni de peaux ; & dans la bot.
dure eft paffée une courroie par le moyen de' laquelle le Chaffeur
ferre fon manteau fous le ventre. Ils mettent cette efpece de manteau
, pour empêcher que la neige ne tombe fur leurs habits.
C e qu’on appelle Nalokotniki , font des manches faites de peau
de mouton, que l’on met dans le temps de la chafle par deflous 1 habit
; car les Chaffeurs ne fe fervent point de peliffes dans cette occa-
fion. Les Nakotchetniki font des bordures faites de peau de mouton
, qu’ils portent la laine en dehors, 8c qu’ils fe mettent.fur les
manches, pour que la neige në tombe point fur leurs gants. Ce
qu’on appelle Obmet, eft un filet qui a treize fagenes & même davantage
de long fur deux arehines de large avec lequel on attrape
les Zibelines.
Le Bournia eft un vafe d’écorces de bouleau , large , peu élevé
& à deux fonds. Sur le fond d’en-haut', proche l’ouverture,,
eft taillé un petit gouleau ièmblable aux vafes où l’on met de lia
bière , 8c qui fe ferme avec un bouchon de bois. On met dans ce
vafe la lie qui doit fervir à faire le pain, 8c fur la lie on verfe le1
levain.
Voici de quelle maniéré ils préparent le levain qui doit fervir a.
faire le pain. Après-avoir mis delà farine dans un chaudron &
l’avoir délayée avec de l’eau,- de façon qu’elle foit comme- une
bouillie, on la fait chauffer fur lé feu jufqu’à ce que la farine
devienne épaifle :: on la fait enfuite bouillir à gros bouillons, 8c
lorfqu’elle eft tout-à-fatt cuite, on la verfe dans ce vafe fur la lie
que l’on y a déja miiè. Les Ghaflèurs font plus de cas de ce levam
& de cette lie, que de toutes leurs autres provifions de bouche ; c eft
pour cette raifon qu’ils la confervent avec foin, dans la crainte
¿’en. manquer. Leur meilleure nourriture eft le pain 8c le Kwoef>,
li quand ce levain & cette lie leur manquent , ils tombent malades
8c meurent, parce qu’ils font obligés de manger du pain fans
levain , & que de ce levain ils peuvent faire toujours promptement
du Kwas , puifqu’ils n’ont befoin pour cela que d’eau pour
la délayer.
Us prennent encore des fufils, mais en petite quantité, ne s’en
fervant que pendant l’Automne , lorfqu’ils font dans les huttes où
ils paffent l’Hiver, comme on le dira plus bas ; mais lorfqu’ils vont
à la chaffe, ils ne s’en chargent point.
Us remontent la riviere Vitime, en tirant leur bateau avec des
cordes. De la riviere Vitime ils paffent dans les rivieres Mama, ou
bien ils remontent la Vitime jufqu’au lac Oron, comme on l’a déjà
dit. Lorfqu’ils font arrivés dans les lieux indiqués, ils conftrui-
fent des habitations , s’il n’en trouvent point de faites. Ils fe rafi-
lemblent dans cet endroit , 8c y relient jufqua ce que les rivieres
foient prifes.
Cependant ils choififfent dans la bande pour conducteur ou chef
celui qui s’eft trouvé fouvent à ces chaffes. On lui promet une obéit-
fance entiere. Il partage la troupe en autres petites bandes, & ehoifit
dans chacune un chef, excepté dans la fienne qu’il gouverne lui-
même. Il marque à chacun l’endroit où il doit aller avec fa bandé
au commencement de l’Hiver. Cette divifion ne change jamais j
car quand toute la compagnie ne feroit que de fix hommes, ils ne
vont jamais tous d’un même côté.
Après avoir reçu les ordres du chef, chaque bande creüfe des
foliés fur la route de l’endroit qui lui eft marqué ; ils y mettent
leurs provifions , favoir , pour chaque couple d’hommes, trois petits
facs de farine , afin de les trouver à leur retour, au cas que les
provifions viennent à manquer. Quand ils peuvent laiffer des pro-
vifionsdans leurs cabanes, ils les enterrent aufli dans des foffés qu’ils
font aux environs, afin que les Sauvages ne les leur dérobent pas-,