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 nombre de huit cents environ. Pleins de confiance en  leur fuperio-  
 rité, ils étoient convenus de ne point tuer  les Cofaques, mais de les  
 faire tous prifonniers  ;  Si  comptant  fur  une victoire certaine, ils  
 avoient apporté des courroies pour les lier. Tararine arriva le lendemain  
 à la baie d’Awatcha ,  où il trouva les Canots Si  les  Baidaires  
 des Kamtchadals.  Cependant les  Rebelles s’étoient cachés dans uni  
 bois de chaque côté du chemin,  Si  ayant laiifé paifer ceux qui mar-  
 choienc à la tête, ils fondirent fur le centre. Les Cofaques fe défendirent  
 avec tant de valeur & d’opiniâtreté, qu’une partie des Kamc.  
 chadals refta fur la place ,  Si  que les autres forent obligés de prendre  
 la fuite. Les Cofaques n’eurent que fix hommes de tués Si plufieurs  
 de bleifés.  On  fit  prifonniers  trois  des  principaux  Kamtchadals,  
 dont  on  ne  put  tirer  que  dix  Zibelines,  quatre Renards  rouges, 
   Si  dix-neuf Caftors marins.  Cependant malgré  cette heureufe  
 expédition ,  le Pays ne fut pas totalement  fournis; car  ces Peuples  
 ne ceiferent de temps à autre de fe foulever, jufqu a la principale révolte  
 du Kamtchatka, qui arriva en  17 3 1. 
 Les Cofaques  retournèrent au  Fort  fupérieur  le  zy Novembre  
 1707 ,  avec leurs  otages Si  les tributs qu’ils avoient levés.  Jufque-  
 là le gouvernement des Oftrogs Kamtchadals étoit en aiTez  bon ordre  
 , parce que les Cofaques refpe&oient leurs Chefs ,S i leur étoient  
 fournis comme ils le devoient ; mais dans la fuite ils fe portèrent aux  
 dernieresextrémités contre eux, jufqu’à les dépofer, piller leurs biens  
 Si  leurs  effets, à les mettre en prifon , les maltraiter, Si même les  
 faire mourir, comme on le verra plus bas. 
 C H A P I T R E   I I . 
 D e la révolte des  Cofaques  du  Kamtchatka ;  du  meurtre  de  trois  
 Commijfalres,  des fû tes de  cette affaire ;  & de lexpédition  des  
 Co/àquespour découvrir les Iffes & le Royaume du Japon. 
 N  a  vu  dans  le  Chapitré  précédent  combien  les  Cofaques  
 etoient mécontents de  la  mauvaife conduite d’Atlafow : la licence  
 Si  le defordre dans leiquels il vivoit, leur  firent prendre la  réfolu-  
 tion de lui  oter  le  commandement ;  ce qu’ils  exécutèrent dans  le  
 mois de Décembre delannée 1707. Pour fejuftifier, ils écrivirent^  
 Iakoutsk qu’Atlafow ne leur donnoit point les provisions de bouche  
 qu’il prenoit fur les Kamtchadals, qu’il les gardoit pour lui, & que  
 ne pouvant aller à la pêche, ils fe trouvaient continuellement expofés  
 a mourir de faim. Ils 1 accufojent de s’être  lai île corrompre pour fa-  
 vorifer la fuite de fes étages ;  ce  qui rendoit tous les Peuples tributaires  
 lï peu fournis Si  fi infolents, que tes Colleéteurs furies bordsf  
 de la mer de Pengina  n’avoient  pu fauver leur  vie qu’en  prenant  
 la fuite.  Us l’aeçufoient encore d’avoir paifé  fon  épée au  travers duç  
 corps à Daniel Belaiew  qui  étoit innocent ;  Si  que fur ce qu’ils lui  
 repréfentoient qu’il ne devoit pas fe porter à un tel acte de violence t  
 mais le punir s’il étoit coupable, en lui faifant donner 1e knout, conformément  
 aux Ordonnances ,  il leur avoit  répondu  ,  que quand  
 même  il  les feroit  tous  périr ,  1e  Czar  ne  lui  en fero'it  point  un  
 crime.  Que pour fe venger des Cofaques &  des difcours injurieux  
 qu’ils renoient fur fon compte , il  s’étoit fait amener un des principaux  
 Kamtchadals , Si  lui avoit dit qu’il avoit fait mourir te Soldat  
 Belaiew,  parce qu’il avoit découvert que les Soldats avoient réfolu  4e  faire périr tous tes Kamtchadals aveç  leurs  femmes Si  leurs en- 
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