dans le style arménien, avec de grandes niches
qui ornent les absides.
Les ruines de la ville et des jardins de Cham-
chouïldé sont à gauche, masquées en partie par
les arbres qui se sont emparés de la terre des
vivants, et par le château. L’horizon assez borné
de ce paysage est limité au nord par les montagnes
de Bialakloulche qui sont de même nature
que celles- de Chamchouïldé. Le camp russe de
Bialakloutche se trouve au pied, dans la direction
des ruines du château. Le Ktsia coule encaissé,
comme on le voit dans le dessin, jusqu’à
Kolaghiri, où il sort seulement de son étroite
prison.
Vallée du Poladauri ou du Bolnissi, appelée par les Allemands
Kopenikerthal.
Le pays qui s’étend au S. du Djavala ou
Machavéri, en face de Kathrinenfeld, diffère du
tout au tout de celui qui est au nord» Ici vous ne
trouvez qu’immenses coulées de lave; là plus
d’éruption, ni de napes de fleuves ignés. Des
lignes de collines de formes coniques coupent
le terrain, laissant entre elles de belles et larges
vallées qu’arrose le Poladauri , et ses affluents
dont l’embouchure commune dans le Djavala,
est bu couchant des ruinés de la forteresse dé
Djambala (1).
L’on peut se faire une idée de ce paysage par
la vue que j’ai donnée de Kathrinenfeld, qui embrasse
jusqu’aux cimes éloignées du Liai va r ,
couvertes de neige jusqu’en juin. On les voit à
droite d’une vieille ruine d’église, qui couronne
le cône de diorite porphyrique le plus avancé, et
coupé presque à pic, au pied duquel est le village.
Gette masure est le but, en été, d’un grand
nombre de pélérinages de la part des Géorgiens
du Cakheth, qui, transplantés de gré ou de force
dans les riches vignobles de l’Alazan, se rappellent
encore que les vallées du Djavala et du Poladauri
étaient leur première patrie.
La vallée du Poladauri est derrière le premier
rang des cônes; les Allemands de Kathrinenfeld
lui donnent le nom de Kopenikerthal, qui n’est
qu’une corruption de celui de Kapanaktchi(2).
Malgré un malaise qui me présageait la fièvre,
je voulus aussi visiter cette vallée, et seul comme
à l’ordinaire, sans autre arme que mon marteau
de géologue, je remontai le Djavala à travers les
(1) Les Allemands de Kathrinenfeld désignent le Pola-
daun par le nom de Bolousoutchaï, corruption de celui de
Bolnissi qu’emploient fréquemment les Géorgiens.
(2) Voy. Güldenst'âdt, Beschreibung, etc., p. 4 g (i834).
La carte de l’état-major a Kiapanakh, celle du général
Khatof, Kopenektchi.