La rectification que j ’ai faite tfu sujet du touri,
servira ici ; c’est-à-dire que nous rapporterons à
la chèvre sauvage tout ce que Klaproth dit tom. I,
pag. 453 : nous lui restituerons aussi son nom
de tsan, chez les Osses, de akhmétchi, chez les
Géorgiens du district de Khévi, de garéouli--
tkha (chèvre sauvage), à Tiflis et à Aténi, de
bodj chez les Tchétchenses, noms que cet auteur
, par une méprise de compilateur, rapporte
à Vibex de Güldenstadt,
Les chasseurs du Caucase mentionnent enfin
une quatrième* espèce de gibier favori, dont la
race, presque éteinte, est singulièrement regrettée
par eux. Je veux parler de Vuri ou
urochs en dougor, doumbdi, dont les immenses
cornes remplissent les vieux sanctuaires des
montagnards. On m’en a montré à Ghébi ; elles
sont entassées pêle-mêle avec celles du touri
dans le Dougor-Izet (sanctuaire des Dougors),
où elles sont un témoignage des sacrifices nombreux
offerts à la divinité, Cette espèce d’animal
aurait disparu depuis une centaine d’années
du pays des Dougors, et ne se trouverait plus
que sur les rives du Haut-Kouban (1).
La vallée de Kasbek à Pariai est une peinture
fidèle de celle de l’Araxe.
Au troisième verst commencent des fonnafions
porphyriques, qui jouent un rôle remarquable.
Tantôt c’est du schiste micacé, tantôt du
schiste noir recuit ; la régénération des roches
par le feu ne peut pas mieux se voir qu’ici.
Au sixième ou septième verst au-dela du couloir
du Tsakh-don, le micaschiste fait place à
une serpentine verdâtre; puis on voit surgir de
l’abîme d’énormes masses deprotogyne (1), qui
se glissent en filons à travers les couches du
schiste recuit et en agglomère de gros fragments
qui ont conservé leur texture schisteuse.
La protogynese continue jusqu’auprès de Da-
rial, ou une espèce de serpentine verte, entremêlée
de granitelle et de micaschiste, reprend
le dessus, à peu près comme je l’ai observé le
long des rapides de l’Araxe, au-dessous d’Our-
dabad.
A 2 verst de Darial, les formations censees
plutoniennes cessent et le schiste s’empare des
deux rives du Térek qu’il encaisse de ses talus
escarpés jusqu’à huit verst au-dela de Lars, ou
le calcaire jurassique s’étend au-dessus du
schiste dont il adopte l’inclinaison.
Je n’ai pu voir de pétrification dans ce cal-
(1 ) M. Elie de Beaumont, qui a vu les échantillons de
roche que j ’ai rapportés de Darial, les a confrontés avec
ceux de Glola, et n’a pu leur trouver de différence avec la
protogyne du Mont-Blanc.