De ceci, il résulte que les Alains du Caucase
prirent sur les autres peuples une prépondérance
que les Scythes-Tchouds, les Kimmériens, les
Scy thes-Khasares et les Sauroraates avaient exercée
avant eux. Le nom d’Alain, nom d’une tribu
indo-germanique du Caucase, devint à son tour
le nom général de plusieurs tribus homogènes et
même hétérogènes : car les Alains d’Asie ne sont
peut-être pas de la même race que ceux du Caucase;
et c’est encore une question à décider que
desavoir si ces deux classes d’Alains ne sont
point indépendantes l’une de l’autre pour leur
origine comme pour leur nom.
Aujourd’hui l’on ne connaît plus d’Alains, mais
des Asses ou Osses.
Concluons. Les Alains, les Asses et les Iron-
Osses, sont tous, plus ou moins, de race mé-
dique ou indo-germanique ; mais ce sont des tribus
différentes qui se sont imposé réciproquement
leur nom.
Les Asses sont les plus anciennes colonies
indo-germaniques du nord du Caucase ; ce nom
est aussi vieux que VA sia du Caucase, qüe Japet
et Prométhée.
Les Alains sont des Maétes, Magog ou Massa-
gètes, colonies mèdes entraînées au nord du
Caucase à une époque inconnue, mais plus récente
que les Asses. Les Alains sont frères, sinon
identiques des Sarmates.
Enfin les Iron-Osses de l’Osseth sont les plus
nouvelles colonies mèdes que les Scythes entraînèrent,
600 avant notre ère, au nord du
Caucase.
QUATRIÈME PARTIE.
Langue et écriture des Osses.
La langue des Osses-Caucasiens est décidément
indo-germanique ; elle renferme un nombre
considérable de mots persans ou kourdes,
comme le prouve le petit dictionnaire osse qu’a
publié Rlaproth. y4o mots environ, qu’il donne,
suffisent pour établir cette affinité très-rappro-
chée, qui doit faire ranger l’osse parmi les langues
sanscrites : ce qui justifie pleinement sa filiation
historique.
Il ne sera donc pas étonnant de retrouver des
mots allemands et des racines germaniques dans
cette langue. Je renvoie au Voyage de Klaproth
ceux qui aiment à faire des recherches de ce
genre, dont je ne puis grossir ce volume.
Les Osses n’ont pas d’écriture à eux; ils ont
emprunté celle des Géorgiens. Les inscriptions
qu’on lit sur les -églises de l’Osseth sont, meme
pour la plupart, en langue géorgienne, comme,
par exemple, celles de Nara, de Lomissa ; mais
il est très-probable qu’il en existe aussi quelques