une vallée délicieuse entourée de forts, et qui
serait excellente pour y coloniser un village. A
gauche, il reste quelques traces de la forteresse
ruinée de Ssagouramo. Partout, rien qu’un désert.
»
La tradition prétend que la métropole de
Mtzkhétha et Stépan-Tzminda ont été construites
, la première par un architecte, et l’autre
par un élève, et que le maître se voyant surpassé,
se coupa la main de désespoir.
Une légende, plus étrange encore, suppose
qu’une chaîne en fer descendait de la pointe du
dômede Stépan-Tzminda jusqu’à celuide Mtzkhétha,
et que les saints des deux églises se visitaient
ainsi par ce pont suspendu. On prétend même
que de cette chaîne vient le nom d’Eglise de la
Cuirasse ; je ne puis saisir cette analogie (1).
Quoi qu’il en soit /le toutes ces légendes et de
toutes ces traditions, je crois que la restauration
de cet édifice appartiént, comme les autres églises
de Mtzkhétha, au roi Alexandre.
Je termine cette description de Mtzkhétha par
un résumé de son histoire.
Karthlos, le premier mamasakhli de Géorgie,
(1) Güldenst'âdt, Reisen nach Géorgien, éd. i 8 i 5 ,
p. n i . Reinegg donne une meilleure explication de ce
nom , en rapportant qu’on y déposait les armes et les cuirasses
prises sur l’ennemi. T. II, p. 88.
jeta les commencements de sa grandeur future
en creusant des grottes sur le mont, qu’il appela
de son nom Karthli, ét qui est connu aujourd’hui
sous celui d’Armasi. Il se fit ensevelir sur cette
montagne.
Son fils ainé, Mtzkhéthos, lui succédant, voulut
bâtir aussi une ville, au confluent du Kour
et de l’Aragvi; j ’ignore si ce fut en bois, ou si
ce n’était que des grottes taillées dans le roc*
selon l’usage d’alors. Il donna à sa ville son
propre nom , qu’elle changea quelquefois pour
celui de Deda-Khalakhi(ville mère ou capitale),
parce que les mamasakhli y établirent leur résidence.
Après l’invasion des Scythes en Asie, on vit
un Persan nommé Ardam, gouverner, au nom
de la Perse, la Géorgie tributaire, et entourer
Armasi et Mtzkhétha d’une muraille en pierre
et en chaux, manière de"construire jusqu’alors
inconnue dans le pays. Les deux villes furent
ainsi réunies dans la même enceinte.
Sous le règne de Cyrus, les Touraniens, compagnons
des Orpélians, fondèrent le faubourg et
la forteresse de Sarkhine.
Tout changea sous Ason, gouverneur de ces
provinces pour Alexandre et ses successeurs. Il
fit raser l’ancienne muraille, et la renouvela, en
y ajoutant quatre nouveaux châteaux, savoir :
celui d’Armasi, un second château près du coude