qu’on exploitait dans un temps, et que le man*
que d’ouvriers et d’argent avait fait abandonner.
Le fer se montre aussi en Somkhelh à Bolnis,
disséminé dans un porphyre micacé gris, à 4 kh-
tala, dans un porphyre syénitique, à Varda-
tcherdi, au bord de la Débéda, à Karak lissa, etc,
Ces exploitations de fer à Koulp remontent à
la plus haute antiquité, et je ne mets pas en
doute que ce Koulp, que les Arméniens écrivent
Gogph, ne soit le Khalybe d’Homère,
d’Hérodote et de Strabon,
Plusieurs fois j ’ai déjà eu occasion de parler
de la célébrité qu’avait acquise la Géorgie dans
les temps les plus anciens, par ses ouvrages enfer
et en cuivre. C’est avec la plus grande certitude
qu’on peut admettre que le Thobel ou Tubcd
de la Bible désigne la Géorgie actuelle. Flavius
Joseph le traduit par Ibériens y l’ancien nom
que les Grecs donnaient aux Géorgiens.
« Javan, Tubal et Mésec, ont été les facteurs
faisant valoir son commerce en esclaves et en
vases d’airain, » ditEzéchiel, dans sa magnifique
description du commerce de Tyr, chap. 27 (1) ,
(1) Voyez t. II de mon Voyage, p. 17, 64 et 70; t. III,
p. 241 • Ajoutez à mes citations, le 2e verset du chap. X de
la Genèse : « Les enfants de Japheth sont Gomer, Magog,
Madai, Javan, Tubal, Mesech et Tiras, » c’est-à-dire les
Kimri, les Ossètes et Me'otes du Caucase, les Mèdes, les
Grecs, les Géorgiens, les Meskhes et les Thraces.
Mais ce n’est pas seulement le cuivre qui enrichissait
le commerce de Tubal. Dans la plus
ancienne mention qu’il soit faite de Tubal dans
la Bible, Gen., ch. IV, v, 22, n’est-il pas dit :
« La seconde femme de Lémek, nommée Tsilla,
lui enfanta Tubal Ca'in, qui fut forgeur de toutes
sortes d’instruments d’airain et de fer, »
Or, précisément où les Hébreux placent leur
Tubal, les Grecs ont leurs Chalybes, dont le
nom servit à désigner l’acier et le peuple qui
avait su le préparer.
Homère, le premier qui en parle, dit au
chap. II de l’Iliade, dans le chant des Vaisseaux:
« Odius et le brave Epistrophus sont à la tête
des troupes d’Halizone qui viennent d’Alybes,
régions éloignées où naît l’argent, )>
Ap rès lu i, les auteurs font souvent mention
du fer des Khalybes, et Strabon (1) qui s’attache
à expliquer ce passage d’Homère, critique longuement
ceux qui voulaient transporter les
Khalybes en avant dans l’Asie—Mineure ; il fait
passer leur méridien beaucoup plus à l’orient,
au travers de la Petite-Arménie, sans leur assigner
une position fixe, Ainsi, il met pour ainsi
dire les Khalybes en Arménie.
En effet, le mot Koulp ( Gogph) est arménien,
et je connais trois localités en Arménie qui
Strabo, lib, XII, p. 527 et lib. XIV, p. 64 5 .