nouvelle ville. Encore en 1807, du temps de
Klaprolh, il n’y avait aux sources qu’un méchant
bâtiment en bois, et un bain taillé dans
le tuf, pouvant contenir 6 personnes à l’étroit.
Les baigneurs ne trouvaient près du bain que
de misérables balagans ( huttes de branchages )
pour s’abriter, et ils étaient obligés d’aller se
loger à la stanitse de Constantinogorsk, à 5 verst
de là.
Et cependant Pallas et Güldenstadt avaient
pubbé depuis bien des années le.urs intéressan-
tes recherches sur ces sources riches de santé.
Une des principales raisons qui avaient ainsi
retardé de meilleurs dispositions pour l’usage des
bains, est facile à deviner. Le voisinage des Tcher-
kesses turbulents rendait difficile l’exécution de
tout plan définitif sur la construction d’une ville
des eaux. Sans cesse les partis tcherkesses guettaient
l’occasion de faire des victimes, et la situation
des bains ne pouvait permettre aux
baigneurs d’en profiter, qu’en faisant la conquête
du pays. Aujourd'hui elle est presque achevée;
alors elle ne l’était pas, et ce n’était qu’en établissant
chaque année des camps bien poùrvus
d’artillerie dans le voisinage de ces précieuses
sources, que le malade pouvait se hasarder à
venir y chercher la guérison.
La sécurité, chaque année plus grande et plus
complète, qui règne autour du Béchetau prouve
combien la puissance de la Russie a déjà gagne
dans cette nouvelle partie de son territoire; et
si Klaproth ou Pallas revenaient au pied du Ma-
chouka, je ne sais comment ils s’y reconnaîtraient
en voyant une jolie ville, avec de beaux bâtiments
, des établissements de bains propres et
soignés, de jolies promenades pour les baigneurs,
et parmi les habitants delà ville même, des personnes
instruites et intéressantes à connaître
sous tous les rapports.
Pétigorsk est actuellement plus qu’une ville de
district : elle a un commandant des eaux du
Caucase , comme on l’appelle. Quand j ’y fus , le
général Engelhardt, frère du savant professeur,
occupait ce poste ; il fut remplacé par le colonel
Tchaïkovski, que j’avais trouvé à Ghélindjik. Ce
poste militaire met sous la surveillance du commandant
tout ce qui tient à la sûreté et à la police
des trois grands établissements de bains ,
Pétigorsk, Djéleznévodi et Kislavodsk, et du territoire
d’alentour.
Les employés du gouvernement, qui résidaient
naguère à Ghiorghievsk, sont aussi venus s’établir
à Pétigorsk, où l’administration a élevé de
beaux bâtiments.
Un médecin des bains a été nommé par le
gouvernement; plusieurs autres docteurs lui disputent
ses pratiques. Conjointement avec d’autres
spéculateurs, ils ont fait construire des mai