réguliers forment la base et une partie des flancs
du cirque, et par conséquent la majeure partie
de l’élévation de l’Inal, du Kindjal, du Berma-
mouc, de l’Echekakon , consiste en couches de
ce calcaire, qui joue ici le rôle de celui du versant
méridional du Caucase, près d’Ananour.
Je l’envisage comme appartenant à l’étage jurassique
, et comme identique de celui de Crimée.
C’est celui qui paraît déjà au bord du
Kosada , à Kislavodsk, sous le grès vert.
Le schiste du fond du cirque est vraisemblablement
liasique; l’on sait avec quelle abondance
ses couches multiples contournées , et
imitant souvent par leurs ondulations les vagues
de l’Océan , ont été prodiguées dans les chaînes
tauriques et caucasiennes.
Mais à peine s’est—on avancé dans le dédale
de ces schistes, que déjà paraissent les agents
volcaniques qui ont travaillé cette partie de l’é-
corce du globe : car des jets de diorite et des
rochers escarpés de trachyte sortent pdur ainsi
dire leur tête à travers les crevasses du schiste, et
leurs dômes, s’élevant rapidement au milieu des
débris, atteignent une hauteur de 12,000 pieds,
en présentant des aiguilles et des crêtes dont
les flancs sont parsemés de petites masses de
neige (fin de juillet).
Les trachvtes forment la chaîne centrale, et
1 Elbrous même en est composé. Ils sont évidemment
d’origine volcanique, et M. Kupfer en
a découvert qui portaient les caractères des véritables
laves.
Messieurs les académiciens ont déterminé la
hauteur absolue de l’Elbrous, et l’ont trouvée,
avec le baromètre, de 15,4^0 pieds. La ligne de
la neige était à 10,362 pieds (1).
Le travail de toutes ces masses ignées, en
soulevant le vaste plateau de calcaire jurassique
et de grès vert dans lequel elles ont creusé
leur cratère , y a produit d’immenses fentçs,
très-profondes, à parois escarpées, qu’on appelle
vallées. Deux seules de c.es grandes fentes s’ou-
vrent à travers la paroi même du cratère, et par
ces deux grands portails s’échappent au N. O.
et au N. E. le Kouban et la Malka, seuls réceptacles
de toutes les eaux qui se recueillent dans
les vallées schisteuses du cirque de l'Elbrous.
Dans l’une de ces vallées, aux sources de l’un
des affluents de droite du Kouban, le Ghésilgôl,
(î) L’Elbrous a été escaladé, lors de l’expédition , par
un Kabardien nommé Killar. M. Lenz avait encore près de
5oo pieds à monter pour être sur la cime orientale. Dans
un écrit de M. Lenz, publié parles feuilles russes, la hauteur
absolue de l’Elbrous au-dessus de la Mer Noire est
fixée à 15 , 365 pieds de roi, soit 16,376 pieds anglais. La
limite de la neige étemelle est à io ,384 pieds de ro i, soit
11,067 pieds anglais.