que, ni lait; il ne se nourrissent que de pain, de
fèves et de pois cuits dans l’eau salée; des
oignons assaisonnent ces maigres festins.
Quelques-uns observent le jeûne de saint
Pierre au mois de juin,o / et celui de la Vie‘r gO e ■en
août.
Après le grand carême, tout le monde se rassemble
près des vieilles églises et des oratoires,
où l’on consomme le grand sacrifice de Pâques,
comme chez plusieurs autres populations transcaucasiennes.
La victime immolée, le plus âgé
de la communauté, à genoux, tient un bâton au
bout duquel on suspend un peu de graisse ou
un morceau de rognon ; il en distribue un peu à
chacun des assistants, et jette le reste au feu,
puis on mange la chair de la victime, dont on
brûle les os, excepté ceux de la tête que l’on
dépose dans l’oratoire pour y servir à la supputation
des époques.
Les habitants de la partie de l’Osseth qui n’a pas
cessé de dépendre de la Géorgie, n’ont pas oublié
et dénaturé le christianisme comme les montagnards.
Plusieurs églises ont des prêtres subordonnés
à la suprématie du clergé géorgien ; la
plupart même des prêtres sont du Karthli. Cependant
on voit déjà de jeunes Osses aller s’instruire
à Tiflis des lettres géorgiennes et de la
religion, pour retourner chez eux y desservir
des églises.
\
Mariage.
Les Osses achètent leurs femmes; ils paient
différents prix, suivant la considération de la
famille de la fiancée. Le prix le plus élevé est de
i4o vaches, de 7 chevaux; le plus bas est de
12 vaches : pour une veuve, on ne paie que la
moitié de ce prix.
Une jeune fille que ses parents marient, ne
leur résisté jamais, lors meme que son époux est
bien loin de répondre à ses désirs; mais plutôt
que de se soumettre au long et pesant esclavage
qui l’attend, elle préfère s’ôter la vie.
A la mort d un mari, son frère germain est
obligé d’épouser sa veuve, quand même il serait
marié. Au reste, il n’est pas d’usage d’avoir plus
de deux épouses.
Si le défunt laisse plusieurs frères, et que chacun
d’eux prétende épouser sa veuve, elle termine
le débat en choisissant celui quelle préfère.
L ’âge auquel on peut se marier n’est pas
fixé; une fille ordinairement n’est pas épouse
avant qu’elle ait atteint sa treizième ou quatorzième
année ; mais on marie quelquefois les garçons
au sortir du berceau.
Les Osses n’observent aucune cérémonie à
leurs noces, si ce n’est que l’époux fait âge-
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