mes une grande altération; et leur présence explique
le fait de ces tremblements de terre du
Machouka, et de ces énormes et longues fentes
qui se sont ouvertes à plusieurs reprises dans ces
roches recentes par feffort des commotions plu-
tonniennes.
Guldensladt les attribue à une autre cause.
Il croit que le depot du sediment calcaire des
sources chaudes en obstrue souvent les issues ,
et qu’alors une éruption gazeuse leur en crée de
nouvelles en crevassant les tufs calcaires et en y
produisant ces longues fentes de 2 à 6 pieds de
large et de plusieurs toises de profondeur (1).
Cette cause, peut-être, n’est-elle que secondaire
et subordonnée à la première.
La dernière commotion connue est celle dont
parle Pallas (2); il la fait remonter à l’année iyy3
environ, peu de temps après le voyage de Guldens
tâdt. Il dit qu’un tremblement de terre en-
tr’ouvrit dans le mont Machouka un abîme dont
il fait la description, changea le cours de la source
du bain, produisit de profondes crevasses, etc.
Ces bouleversements ne sont que la répétition
exacte de ce que j ’ai observé en 1829 en Moravie
j près du village de Weisskirchen, où se
trouvent des bains d’eau sulfureuse et des sour-
(1} Giild. Rcisen, p. 2 5 6 , éd. Klapr.,
(2) Pallas, Foy. dans les gouv. JWéJt- 1 , p. 399, in-4 °.
ces d’eau acidulée. En face des sources thermales
, un abîme qu’on appelle le Gefatterloch
s’est entr’ouvert dans des roches talqueuses, par
l’écroulement de quelque caverne intérieure. Le
gouifre me parut avoir 70 pieds de long et 4° &&
large par son ouverture, et entré 70 et 80 pieds
de profondeur. Il était resté une espèce de mare
d’eau verdâtre dans le fond.
Le même fait s’est répété au pied du Machouka;
c’est la même association de phénomènes ,
avec la différence que l’abîme que décrit Pallas
a près de 100 pieds de profondeur, et que la
source qui jaillit au fond est chaude.
La température des sources est de 5o à 57° de
Iiéaumur.
Le ju in ,je fis le tour du Machouka pour
rechercher jusqu’où s’étendent les tufs calcaires
qui en recouvrent le pied.
Leurs couches irrégulières l’entourent au S. et
au S. E. et forment une ceinture de collines ,
semblable à un rempart. La nature du tuf est
toujours la même : seulement on peut observer
ici des espèces délits, de 1 à 1 \ pied d’épaisseur,
où ne se mêle aucune pétrification.
Il m’a paru singulier que cette ceinture ou ce
bastion de tuf présentât son côté abrupt précisément
en face de la montagne principale, tandis
que le côté opposé est infiniment moins escarpé.
On dirait un grand récif qui aurait donné le tour