La sixième montagne, la plus éloignée de
toutes, est le Kourrigora des Russes , le mont
Koum de Khatof, du pied duquel Gülden-
sladt est parti pour faire sa dernière énumération
des montagnes du Béchetau. Ce pic est
au-delà de la Kouma, au confluent de cette rivière
et du Barzoukly. Il est absolument de la
même nature que le Béchelau, c’est-à-dire qu’il
est composé de porphyre trachytique blanchâtre.
Selon Güldenstâdt, les Ta tares l’appellent
Suruk—tasch, le rocher pointu, et les Tcber-
kesses Otschek-kui, l’Otschek chauve. Au pied
de cette pyramide naturelle, au nord, s’étend
une flaqué d’eau amère et salée, et à 2 verst au
N. O. jaillit une source sulfureuse froide dont
le jet a plus de 2 ~ pouces de diamètre. Elle
sort d’un grès fin, gris, et coule vers la Kouma
(1).
Après le mont Koum, viennent, l’un devant
l’autre, deux jets unis par leur base. Pallas les
connaît déjà sous le nom de Eisenberg, montagne
de Fer; en russe, Djëlezné-gora, le seul usité à
présent. Le pic le plus reculé, à la forme conique
, tronquée, avec ses faces rocheuses ,
rouillées ou jaunâtres, encadrées de verdure,
est celui qui recèle la mine de fer dont parle
Güldenstâdt, qui lui donne les noms de Gutschi-
bei et de Gatschiby (1).
La pyramide boisée qui est en avant de la précédente
n’est pas moins ferrugineuse, comme le
prouvent les sources qui jaillissent à sa base sur
sa pente S. O. La roche principale est un porphyre
rouillé comme pour les autres montagnes.
Le dessin donne une idée exacte de la position des
bains où le gouvernement a fait bâtir à ses frais
deux maisons. C’est aussi le gouvernement qui
a soin d’entretenir un joli petit parc avec des
sentiers qui mènent aux sources numéros 8 et 9,
qui jaillissent dans l’intérieur des bois. La carte
de Khatof donne à cette pyramide le nom de
Oachekliadlezé quiestprécisément VOschhazaàa
Güldenstâdt et sans doute l’Ojhaza de Klaproth.
Jadis une forêt s’étendait aussi des flancs du
Béchetau à la cime de la montagne de Fer. On y
a élagué l’emplacement des bains.
Enfin, la neuvième cime est la Schlangenberg
de Pallas; en russe Zmiévo-gora, la montagne
des Serpents. Güldenstâdt en parle souvent sous
le nom de Schèpsikai que Klaproth écrit Chep-
tsikai. Elle est boisée jusqu’à sa cime et sa
(1) Pallas, 1. c. I, p. 370 ; Güld. Reisen, p. 267 et 270.
La pyramide de Gutschibei rappelle parfaitement îe jet
porphyrique que j’ai dessiné, 111° série, pl. XXIX, près
de Nakhtchévan, en face du tombeau de Noé.