pouces : elles ont de 4 à 6 pouces de hauteur.
Ce jeu de la nature qu’on a remarqué dans
plusieurs autres localités , et particulièrement
à Rudersdojff près de Berlin r a ses interprètes ,
du nombre desquels M. le professeur Çuenstedt
s’est trouvé l’un des premiers. L’on sait aujourd’hui
que c’est un produit d’infiltrations, de
haut en bas , dans une couche molle. Ce qui
le prouve, c’est que quand leur effet a été gêné
par quelque coquillage couché à plat dans la
masse crayeuse, la corrodation de la soi-disant
lige se fait en produisant des stries longitudinales
qui répondent parfaitement aux sinuosités
du plan de la coquille. Quand c’est un peigne,
l’on a une imitation parfaite de toutes ses côtes
et entrecôtes.
Ce ne sont donc pas des tiges de plantes comme
j ’aurais pu le croire au premier coup d’oeil.
D’ailleurs, on ne trouve jamais de traces de
tiges détruites et renversées, ce qui devrait avoir
lieu dans le cas contraire. La fracture de la tige
n’est pas nette comme elle devrait l’être, mais
comme déchirée, déchiquetée.
Ces jeux de végétations simulées se reproduisent
les uns au-dessus, des autres, . séparés par
des intervalles de 5 à 6 pouces d’épaisseur d’une
craie blanche sans pétrifications. C’est ainsi qu’ils
se suivent à l’infini.
Une suite de ces fausses végétations, d’un
nombre indéterminé, est séparée d’une autre
série par une ligne dè démarcation et forme
alors un banc particulier; et quand il se rencontre
de ces bancs dont la craie est très-tendre,
ils se détériorent plus facilement et forment des
files de rentrées, de grottes et d’enfoncements
dont les banes plus solides sont les corniches
bizarres.
Les facesde ces bancs de craie offrent d’ailleurs,
à l’extérieur, des parois barbouillées de blanc,
de rouge , de gris, qui produisent de loin des
perspectives très-singulières. C’est sur les parties
les plus abritées du soleil que Pailas a cueilli
en pleine fleur, le 10 septembre 1793, la belle
véronique orientale (1).
A moitié chemin d’Essentoutcheki à Kisla-
vodsk, les premiers lits d’un grès chlorité vert
se montrent sous la craie blanche et commencent
l’étage moyen de la formation crayeuse.
Plus loin, la route est resserrée entre la paroi
de rocher et un grand tumulus qu’on appelle le
Mak’hin-kourgan. La muraille de rocher s’en-
tr’ouvre à la hauteur du tumulus pour former
un petit vallon, dans lequel nous trouvâmes
quelques restes d’habitations d’une colonie russe
qui s’est transportée autre part.
(1) Pallas, 1. c. I, p. 373, Vzronicaerecta, blattarioe facie.
Buxbaum, Cent. Plant. I , tab. 3 5 . Veronica gentia-
noïdes W .