Plus à l’ouest, l’intérieur du Somkheth est rempli
de chaînons pareillement porphyriques, qui
se rattachent aux hautes crêtes des montagnes
d’Akhalkalaki et du Trialéthi, principalement au
Modatapa, et qui se groupent autour des affluents
de la Debéda, jusqu’au Machavéri, où commencent
à régner les phénomènes purement volcaniques.
Cette longue traînée porphyrique devait recé-
ler des minéraux : M. le professeur Mitscherlich,
de Berlin, le présuma à l’instant en voyant les
échantillons de roches que j ’avais rapportés des
rives de l’Akstafa.
Je vais dire ce que l’on en sait en partant du
mont Sarial que je viens de visiter, au-dessus de
Hélénendorf (i).
le Khram ou Machavéri qui descend des pentes N. E. du
Modatapa, et le Ktsia, qui réunit d’abord tous les ruisseaux
du Trialéthi au-dessus deT salki, et qui passe ensuite
par les antiques domaines des Qrpélians. Le Ktsia
est peut-être celle de ces quatre rivières qui a le plus long
cours, approchant de 125 verst ou 3 i lieues de France : le
Pambak et la Débéda ne lui cèdent guère que de quelques
verst ; aussi les géographes anciens et modernes ont-ils été
toujours fort embarrassés de savoir lequel des quatre
noms devait prévaloir pour le petit bout de 13 verst qui
les réunit de la poste de Mouganlou au Kour. Les anciens
Géorgiens l’appelaient Berdouchi ou Bédroudji, et les Arméniens
Nakhatir.
( i) Dans la carte de l’Arménie que je donnerai dans
A l’ouest de cette montagne, entre la Gandja-
tchaï et la Chamekor, s’élève le Katchekara, que
MM. Eichfeld et de Stéven appellent Dachékésa-
man, du pied duquel s’échappe la Katchékara.
Près de ses sources, M. Eichfeld trouva dans un
porphyre syénitique une couche de fer magnétique
donnant 65 pour 100.
Autour des villages de Bojan ( i ), Koutchi,
Seitti et Tchogadar, la mine était dispersée dans
le lit des rivières.
M. Eichfeld trouva aussi à 4 verst de Daehé-
késaman, des traces d’or dans une gorge arrosée
par un petit ruisseau , au milieu des roches à
pic d’un porphyre blanchâtre souvent teint de
brun à l’extérieur. On creusa à plus de vingt
endroits des puits profonds ; la mine paraissait
être riche suivant les échantillons. On eut l’imprudence
d’y envoyer les mineurs pendant la
mob atlas, Ire série, pl. 5 , je chei'çherai à rendre intelligible
aux yeux autant qu’il me sera possible, les descriptions
que je fais ici.
(i) Dans la carte de l’état-major ( i 834)> on trouve ces
noms écrits : Bojan, Tchovdar, Kouchikenl, Seïtkent. A Bojan,
le syénite passe au porphyre syénitique renfermant des
cristaux de feldspath et d’amphibole. En plusieurs endroits
paraît un conglomérat composé de cailloux roulés
de porphyre syénitique, liés par un ciment alumineux.
Bojan, sur le mont Katchekara, est à 25 verst de Gi’andja.
On écrit aussi Bananz et Panais.