des Khasares qui dépossédèrent les Kimmériens
et les Tchouds, et qui continuèrent chez les
Grecs la postérité nominale de Scythes. Or, ce
sont ces Scythes-Skolotes d’Hérodote, chassés
d’Asie par les Massagètes qui sont les Gog
d’Ezéchiel, et les Khasares des chroniques géorgiennes
: ce sont eux qui conduisirent les nouvelles
colonies mèdes et arméniennes au nord
du Caucase.
Ces Scythes-Khasares, selon J. Klaproth,
étaient de race finoise : il est curieux qu’on
ait acquis si tard cette certitude. Voyons s’il
serait possible de suivre eette nation nomade
hamaxobite sous ses différents noms jusqu’au
moment ou elle est rayée du nombre des
peuples.
J’étais embarrassé en parlant pour la preconservé
les restes de cette ancienne civilisation à un degré
qui étonne ceux qui ne remontent pas aux sources de
l’histoire. Dans les septième, huitième et neuvième siècles
de notre ère, ils jouent le premier rôle sur la Baltique.
Leur langue si étonnante est encore aujourd’h u i celle
d’un peuple qui a passé par un certain degré de raffinement
et de civilisation. D’ailleurs elle est une preuve matérielle
de l’ancienne domination des Tchouds des rives de
la Baltique à celles de la Mer Noire, le long du Dnéper ou
Borysthène : encore à présent les Litvaniens (Slaves-Ven-
des) appellent la Russie blanche et l’Ukraine Goudziou et
le peuple qui l’habite Goudz. Jamais les Goths n’ont habité
de ce côté-là.
mière fois du nom de Khasares donné aux Sko-
lotes par les Géorgiens. Il est clair pour moi
maintenant que ce nom est synonyme de celui
de Katiars qu’Hérodote donne à l’une des trois
tribus des Skolotes (1). Il les distingue en j u châtes
(glorieux), en Katiars et Traspies, et
enfin en Basitiens (royaux), ou Paralates (maritimes).
Le comte J. Potocki s’appuyant sur ces distinctions,
croit retrouver les Scythes-Skolotes,
par la suite, dans les Basiliens de Strabon (2).
Pline cite les Basilides (3) , les Euchates et les
Côtiers (4) ; niais son témoignage n’est que celui
d’un compilateur qui confond toutes les notions
et tous les siècles. Cependant il fait une remarque
assez curieuse. «Les Perses, dit-il,
appellent les Scythes en général Saies, d’après
le peuple le plus voisin ; les anciens les nommaient
Araméens. Quant aux Scythes, ils nomment
les Perses Chorsares (5). »
Ce sont les Catzires et Catisses de Priscus.
Jornandès dit : « Au midi des Esliens, est la
nation Agazire ; elle est vaillante et ne connaît
(1) Hérodote, liv. IV, ch. 6.
(2)Strabo,p. 296, ed. Bas.—J. Potocki, 1. c. t. II, 229.
(3)Plinii, Iiist. nat. 1. IV, ch. 12.
(4) Id. 1. VI, cap. 17.
(5) Id. id.