Ou des cheires au milieu de la verdure environnante.
Sur ces mamelons, les villages géorgiens du
Mthiouleth (pays de la montagne) Djagoulian-
kari, le plus rapproché de nous, Sétourtkari, sur
la hauteur, Koumlistsikhé, dans le lointain, des
deux côtés de la grande route, donnent une
idée de l’architecture de ces peuples montagnards.
L ’horizon circonscrit par les hautès sommités
du Caucase, était encore, à l’époque où je passais
, blanchi par les neiges profondes de l’hiver.
Dans le fond, la cime la plus apparente, quoique
la plus éloignée, est celle du Khokhi\ autrement
appelée Aragvistavi, la tête de l’Ara g vi (1). Elle
conserve toute l’année sa couronne de neige sur
ses flancs schisteux. A droite, le Baidaristavi
avec ses roches crénelées, schisteuses, qui dé-1-
bordent les lignes unies des Monts Rouges, ne
perd la sienne que vers la fin de l’été. Le col de
la Croix s’ouvre au pied du Baidaristavi (2). A
(1) Les Ôsses appellent la montagne où l’Aragvi a sa
source Sirkh.a~Kh.okh.
(2) La montagne Ae Baïdar & son nom du petit hameau
de Baïdar, bâti à 2 00 pieds plus bas que le col de la Croix,
sur le revers septentrional. Une famille y est Spécialement
payée par le gouvernement pour abriter les voyageurs en
temps d’orage ou de tourbillons de neige, si violents à une
hauteur de 7,250 pieds.
gauche du Khokhi, le groupe de montagnes
schisteuses, qui s’étend dans le sens du Broutïs-
zabséli, perd aussi sa neige en même temps que
le Bidarislavi, Le • groupe sombre qui borde le
paysage à gauche , dépend enfin des montagnes
schisteuses de Khodos et de Lomissa.
En résumé, tout ce qui borde l’horizon est
du schiste noir; le centre seul du paysage est
volcanique.
De la station de poste à Kobi, nous pûmes
obtenir des chevaux de selle, ce qui facilita singulièrement
mes explorations. Les six premiers
verst, le chemin ne fait que serpenter le long
des pentes S. O. des Monts Rouges, 'où tout est
coulées de laves ou cheires de blocs entassés.
Des anémones blanches, des Daphneglomerata,
la gentiane pneumonanthe et la jaune, des orchis,
VAjuga Genevensis, etc. , émaillaient les tapis
de verdure qui s’étendent au milieu des cheires,
qu’on pourrait quelquefois prendre pour de
vraies moraines,
A six verst de Kachaour,' -le chemin tourne
tout à coup autour d’un ravin. Je n’aérien vu de
plus saisissant que le tableau, qui se présenta
subitement à nos pieds. Dans le gouffre profond
qui s’est ouvert pour laisser passer ' l’Aragvi
blanchâtre qu’on entend mugir, le village pittoresque
de Gouda, habité par des Osses, se
montre sur la Vive droite , chétive taupinière à