cher dans la rue ; mais j ’avais pour bonne gardé
un gros chien avec lequel j ’eus bientôt fait connaissance
; ces animaux reconnaissent aussitôt lés
hôtes de la maison. Satisfait de l’accueil du seigneur
tatare, je pris congé de lui de grand matin,
afin d’arriver de bonne heure à Kalhrinen-
feld. Nous suivîmes d’abord la rive droite du
Ktsia ou Khram, en le remontant jusqu’à la forteresse
abandonnée de Kolaghiri, où nous trouvâmes
un pont pour passer la rivière; les deux
rives sont couvertes de ruines d’églises et de
maisons ; tout est dévasté ! Il y a une grande différence
entre le Kolaghiri que j ’ai vu et celui qu’a
visité M. Stevenen i 8o5 et 1810. Les bords du
Khram étaient alors couverts de jardins et de
mûriers : la tzarine Marie en fit planter z^ooo
dont le produit était par année d’un poud et
demi .de soie (60 liv.) ; on aurait pu pousser
cette industrie jusqu’à fi poud, et maintenant
on ne voit là que des décombres et pas un habitant.
Je n’avais plus, de Kolaghiri à Kathrinenfeld,
que 12 verst à faire, en traversant une large
vallée peu profonde, arrosée par la Djavala qui
se jette dans le Khram en face du petit Mou-
ganli où j ’avais passé la nuit. Je trouvai la colonie
dans une position plus avantageuse que celle
d’Hélénendorf. Kathrinenfeld est beaucoup plus
riche de toute manière. Les maisons sont bâties
dans le même style, mais mieux soignées; elles'
ont des toits à l’européenne. Je descendis chez
un colon nommé Haubensack qui voulut bien
me donner l’hospitalité pour mon argent.
J’étais heureux, après une si pénible excursion
de près de trois mois, de me retrouver si près
du lieu de mon départ et de pouvoir goûter quelques
jours de repos sur le sol en partie classique
de la Géorgie, au centre des belles vallées du
Somkheth et à la porte de Chamchouïldé, l’antique
résidence des Orpélians, rivaux des rois 1
Les phénomènes de géologie les plus intéressants
Venant s’unir à tant d’objets remarquables,
j’aurais dû y passer quelques mois, et non quelques
jours.
Description de Kathrinenfeld et de la contrée d’alentour.
Kathrinenfeld occupe l’ancien emplacement
du village de Kamarïou, et les Tatares du pays
lui ont conservé son ancien nom. Par sa position,
il est presque, au centre du Somkheth, dont
1 e pays forme un ensemble de vallées circonscrites
de la manière la plus naturelle. Il comprend
naturellement tout le versant des eaux qui
viennent se jeter dans le Kour, près du Pont
Rouge, par l’Alghet et par le Khram. Au nord,
les montagnes porphyriques de Kaldikara , de