niche, est construit en briques de toutes formes
, se prêtant à toutes sortes de dessins joliment
exécutés avec quelques légers contours
en briques bleues. Le cadre, plus riche, est
exécuté en briques couvertes d’arabesques en
relief; mais ce qui a excité le plus mon admiration,
ce sont des inscriptions sculptées en
relief dans la brique ; elles font le tour du cadre,
et, ajoutées l’une à l’autre, feraient une
longueur de i , 5oo pieds. Quelle patience !
La corniche de la tour est formée en grande
partie par une seconde inscription dont les
lettres, qui ont plusieurs pieds de longueur,
sont aussi dessinées avec des briques bleues !
il n en reste que six cotés, les autres, exposés
aux vents et aux pluies de l’ouest, sont effacés.
•Mh Frahn en a traduit quelques fragments*
« Dchélal-ed-Dounja Wéddin Ismet el islam
w’el mouslimim (littéralement, la gloire du
monde et delà religion), dont Dieu le Très-Haut
veuille avoir pitié ! — Au nom de Dieu, le tout
bon, le tout miséricordieux! — A commandé
la construction de ce tombeau, le sage, le juste,
le fortifié en Dieu, le victorieux, le grand roi
Chemsed-din Nosret-el-islam w’el mouslimim
(le soleil de la religion et l’appui de l’islam et
des musulmans), etc. »
Les personnages dont il est question dans ces
deux inscriptions sont faciles à retrouver. Celui
de la première est sans contredit le sjecond des
atabeks de l’Aderbaïdjan ou des Bénou-Ildé-
gliis (fils d’Ildéghis), qui régnèrent sur l'Ader-
baïdjan et le Dchébal de 1146 à 1225, Abou-
Dchaafar-Mouhammed gouverna de 1172 jus-
qua 1186. Chemsed-din, dont il est question
dans la seconde, ne peut être* selon M. Fràhn,
que Ildégbis lui-même qui porta en effet ce surnom.
Son règne s’étend de 1146 à 1172 , et fut
marqué par un grand nombre de belles actions.
J’en ai parlé dans la partie historique, tom. II,
p. i 55 et i 56, où, sous le nom d’Eldigouz, nous
le trouvons aux prises avec les rois de Géorgie.
La tradition dit qu’une princesse , poursuivie
par un amant-, se réfugia au haut de cette tour
et se précipita en bas. Mais il paraît que la tradition
a menti ; car la porte basse et toute la
disposition de l’intérieur indiquent que cette
tour était effectivement un tombeau, dont on
voit les restes écroulés avec la voûte sépulcrale
sous le pavé de la tour. Du reste, d’en bas jusqu’au
dôme de la tour, percé d’une ouverture
circulaire pour éclairer l’intérieur ,• nulle trace
n’indique qu’il ait jamais existé ni échelle ni escalier
pour y montei; : tout est vide et simplement
plâtré. Si une princesse a jamais eu le
courage de se précipiter ainsi, il faut que ce
soit de l’un des minarets de la porte d’entrée
ce qui est beaucoup plus facile.