(le ces marais avant la bataille de Poultava : l’on
connaît son étonnement, quand, monté sur la
tour de l’église de Pinsk, il contempla ce
paysage plus que sévère, plus que sauvage, plus
qu’extraordinaire : il était effrayant au suprême
degré pour un roi à la tête d’une armée.
Ce qui a rendu singulièrement facile le passage
des nations de l’Asie en Europe, c’est que
la pluralité étaient nomades, soit à la façon des
Tatares, soit à celles des Khirghises, vivant dans
des chars (arbas) ou sous des tentes : ils étaient
ou ffamaxohites ou Skénites. Dès qu’elles
avaient mis le pied en Europe, rien ne les arrêtait
, ni déserts de sable, ni forêts ; et plus elles
avançaient, plus la fertilité augmentait pour
leurs troupeaux. Des immenses pâturages de la
petite Tatarie on passait à ceux de la Moldavie,
Goths, avant d’arriver au pays des Scythes, à la terre d’O-
vim (Ukraine), traversèrent des marais tremblants, des
gouffres, qu’une confusion de tous les éléments rend impraticables.
Ils se firent sans doute une chaussée de fascines
et de troncs d’arbres (Knüppeldamm), comme cela se pratique
encore aujourd’h u i, et ayant passé heureusement,
ils crurent arriver dans un paradis en atteignant les contrées
des Scythes. Le peuple goth fut tellement délecté par
l’abondance et la fertilité extraordinaire de ce sol fortuné,
qu’y ayant établi sa souveraineté, il négligea le pont qui
lui avait servi à passer le Dnépr , et le laissa se détruire ,
ainsi que la route qu’il s’était créée, sans qu’il lui fût possible
de retourner sur ses pas.
— ôgg —
ou à ceux de l’Ukraine, de la Podolie, de la Volhynie.
Elles avaient toujours devant les yeux
un appât nouveau.
Après l’an 600 avant J.-C .
En 5o8 , grande expédition de Darius contre
les Scythes-Khasares. A cette époque appartiennent
les certes de Scylax et d’Hérodote, qui feront
partie de l’Atlas historique.
Sans vouloir entrer dans des détails que la
carte d’Hérodote expliquera, je remarquerai que
l’invasion des Perses , qui voulaient se venger
des Scythes , bouleversa toutes les populations
de la Russie centrale et méridionale. Après lés
Perses , on ne trouve plus une seule population
à sa place, excepté les Scythes-Khasares et les
Sauromates : la majeure partie de ces peuples
s’enfonce vers le nord. Il paraîtrait, selon Hérodote
, que ce fut aussi le cas pour les Boudi-
niens et pour les Gélons, Grecs d’origine, qui
s’étaient établis chez eux et qui furent cause
que les Boudiniens-Tchouds furent aussi appelés
Gélons par les Grecs. M. J. Potocki suppose que
les habitants de Sousdal, dont le jargon se compose
de mots qui s’expliquent par le grec, le
slave et une autre langue inconnue, sont les descendants
des Gélons-Boudiniens. Je ne puis
adopter qu’en partie cette hypothèse, et je croi