Leurs colonies ont civilisé sans doute l’Indé
et le Cachemire ; car le sanscrit, qui est la langue
des colons civilisateurs, est celle des Mèdes-
Persans. Les monuments mêmes sont empreints
des idées artistiques des Mèdes-Iraniens.
Sous leur formé antique , ces Madai n’ont
rien de plus précieux pour peindre leurs moeurs,
leurs Colonisations, leurs lois et leur religion
que le Zeiyl-Avestà et la Vie de Zoroastre ;
et quelques chapitres du Vindidad sont les
plus beaux monuments traditionnels que nous
ayons à mettre à côté de la Genèse pour connaître
l’état primitif des nations du centre de
l’Asie.
Le mouvement de colonisations et d’agrandissement
politique des Mèdes, se fit nón-seule-
ment duN. O. au S. E., mais il se porta aussi en
sens inverse jusqu’au-delà du Caucase, comme
on le verra plus bas.
Et même il arriva un temps où, vaincus à
leur tour par des peuples envahisseurs, Ce ne
fut plus de leur plein gré, mais de force, qu’ils
furent entraînés en esclavage pour aller peupler
les steppes de la Russie méridionale»
Quoi qu’il en soit ', l’on de doit pas s’étonner
si le même esprit se répandit de l’Inde jusqu’aux
rives de la mer d’Azof. M. Ch. Ritler, dans ses
Propylées d’une histoire avant Hérodote, a relevé
ces similitudes extraordinaires entre des
peuples si éloignés, avec une sagacité qui est
digne de lui.
Mais ce n’est pas sans un saisissement d’éton-
nement, qu’on considère l’antique rôle qu’a joué
la Médie. Un voile mystérieux recouvre le premier
âge de cette terre de feu (Aderbaïdjan) où
tout se concentre , d’où tout part. Le Masis-
Ararat et le lac Ourmiah avec leurs vieux volcans
sont comme le berceau du monde, et le
monde entier remonte de civilisation en civilisation
, de royaume en royaume, pour y venir
trouver son acte d’origine. Les vagues légendes
de Sémiramis et de Ninus y ont leur théâtre héroïque,
et y laissent leur nom.
La Grèce et ses mythes, ses Héliades et ses
Japhétides du Caucase, et ses Titans, viennent
de là.
La Médie est le berceau des rois de l’Arménie
et de la Géorgie, de leur histoire, de leurs mythes,
de leur écriture.
C’est YHéden de la Genèse, que traversent le
Tigre et l’Euphrate (1), c’est le théâtre du déluge
; de là partent tous les peuples,
(1) Héden est employé par les Pi’ophètes comme nom
d’un royaume encore existant de leur temps. Amos, ch. 1,
y. 5 , dit : « Je briserai aussi la barre de Damas, et j’exterminerai
les habitants de Bikhath-avep, et celui qui tient
le sceptre de la maison d’Héden, etc. » Ezéchiel décrivant