et repoussent les premiers au sommet des rochers,
comme on le voit à Lars.
Derrière le poste de Darial, on passe le Térek
sur un pont en bois pour atteindre la rive gauche
; la route se glisse entre la rivière et d’énormes
blocs de rochers éboulés, couverts d’une
végétation encore alpine.
Mais bientôt un second pont ramène le voyageur
sur la rive droite, et un chemin récemment
achevé lui épargne le trajet si difficile de la porte
de la Sainte-Trinité ; car, pour rester sur la rive
droite, on avait taillé, dans le roc vif, un chemin
fameux par les difficultés qu’il présentait et par
les risques que Gamba y a courus en 1820.
M. Gamba dit aussi que ce chemin était élevé de
quelques pieds au-dessus des plus hautes eaux
du Térek; je ne sais comment le Térek s’en est
emparé, car il est de fait que, maintenant, il coule
dans toute sa longueur sur l’ancien chemin, et
même à travers la porte de là Sainte-Trinité.
Le troisième pont se trouve au-dessous de
cette difficulté qu’on n’a pu vaincre, et à 6 § ver st
de Darial ; on arrive à Lars dans une position
des plus romantiques. Son ancien château est
assis sur un rocher avancé qui domine le Térek:
quelques huttes, le poste et le commandement
militaire sont au pied du rocher. Dans le dessin
que j ’ai donné de cette position, 2e série, planche
3o, l’on a le Térek à droite et la grande route
qui passe sur la crête du rocher, à gauche. Les
pentes qui entourent le château de Lars, l’une
des clefs de la vallée, sont toutes schisteuses et
recouvertes de pins noirs clair-semés et de broussailles.
Passé Lars, la vallée se rélargit peu à peu, les
pentes sont boisées et moins escarpées. Le schiste
noir encaisse le Térek jusqu’au neuvième verst,
où le calcaire jurassique monte et s’appuie sur
cette base, rappelant tout-à-fait les successions
géognostiques du Ralchaet du Letchekoum. Les
couches du calcaire sont très-régulières, imitant
l’inclinaison de celles du schiste; elles ont 5 à 6
pieds d’épaisseur, et plus.
C’est ici la dernière formation , celle qui termine
le pied du Caucase. Entre Lars et Balta, une
partie du chemin est taillée dans cette roche compacte
sur laquelle je trouvai une nouvelle espèce
d’hélice ou caracolle, à laquelle je donnai le
nom de Caracolla Darialis (1).
La vallée de Makal à droite, celle du Saudons
de Balta à gauche, s’ouvrent sur le Térek ; les
montagnes baissent assez rapidement e t , à 7
verst de Vladikavkas et à 18 verst de Lars, on
débouche déjà dans la plaine, faisant golfe en-
(1) Testa orbiculata , supra plana, subtus convexotur-
gida, perforata, striata, albida, zonis duabus fuscis uncta ;
labro simplici, acuto.