2° Thiras.
A L'occident de Gomer, la Genese connaît
Thiras et Joun.
Thiras représente les Thraces ou Threïces
d’Hérodote, occupant la Turquie d’Europe. Ce
nom a beaucoup d’analogie avec celui du Tyres,
aujourd’hui le Dnestr.
3° Joun.
Joun, que l’on a faussement traduit par Ja-
van (î), est le nom générique des Grecs en
Asie. Les villes ioniennes de la Petite-Asie,
libres encore, étaient au faîte de la puissance,
au moment de l’invasion des Scythes et des
Kimmériens, et leurs colonies couvraient les
rives de la Mer Noire. Les sages de l’Ionie
avaient paru, et le commerce de Milet rivalisait
avec celui de Tyr. La Grèce elle-même n’avait
pas encore pris parmi les nations la place que
lui marquait la civilisation, la science et le courage
guerrier; elle n’était que l’émule de l’Io-
nie qui, par son renom, représentait à juste
titre le peuple grec.
Les embranchements sont : Elisa, Tarsis,
Kittim et Dodanim.
Elisa, les Eoliens de l’extrémité de l’Asie Mineure.
Tarsis, les Ciliciens avec leur capitale Tarse,
qui fournissait aux foires de Tyr l’argent, le fer,
l’étaim et le plomb.
Kittim désigne particulièrement Chypre, avec
sa ville de Kitium, ou plutôt c’est un pluriel
qui embrasse toutes les îles de la Grèce ; car,
comme le remarque Flave Joseph, les Hébreux
donnaient le nom de Kittim à toutes les îles et
à tous les lieux maritimes. Ezéchiel (1) dit en
conséquence : la troupe des Assyriens a fait ses
bancs avec l’ivoire apporté des îles de Kittim.
Dodanim est le Dodonéen des Grecs, et il
n’est pas extraordinaire que Fauteur sacré connaisse
si bien un nom que la renommée de ses
oracles avait répandu au loin et que Crésus
consultait aussi. Les Dodonéens sont les Grecs
de la terre ferme en général, les Dodonéens de
l’Epire et de la Thessalie, où étaient deux célèbres
oracles de ce nom. C’est le synonyme
de Doriens.
(1) Ezéchiel, ch. 27, v. 6. Volney traduit : Tes matelots
s’asseyent sur le buis de Chypre, orné d’une marqueterie
d’ivoire, 1. c., p. 2o5.