debat, et qui est même autorisé à augmenter la
la valeur de l’indemnité.
Le tribunal ayant achevé sa tâche, les médiateurs
exigent du coupable des cautions qui garantissent
1 exécution ponctuelle du jugement,
que ni les uns, ni les autres ne font connaître,
mais qu ils gardent dans le plus grand secret,
jusqu au moment ou tout est accompli.
Ils examinent eux-mêmes les biens, et font le
dénombrement de la famille du coupable j puis,
déterminant l’échéance du paiement, ils le font
de manière.à ce que ni l’accusé, ni sa partie adverse
n en sachent le temps, ni la quotité.
De la part du meurtrier, il ne peut y avoir de
refus de payer la somme fixée par les médiateurs ;
dans le cas contraire, ses cautions l’y obligeraient.
,
Quand le paiement a été acquitté en conformité
du jugement, les médiateurs l’annoncent
en forme aux deux parties, et l’affaire est sensée
oubliée.
Il est d’usage, lors du choix des médiateurs,
que chaque partie leur donne à chacun un mou-
ton pour les indemniser de leurs peines et des
embarras qui les menacent.
En sus du paiement, lorsque les médiateurs
sont nommes, la famille.du meurtrier paie presque
toujours, durant la trêve, à la famille du
défunt, un bongan, c’est-à-dire un cadeau eonsistant
en quelques vaches, en moutons, et cela,
dans le but de s’affranchir de toutes poursuites,
quand même le coupable n’aurait pas accompli
la sentence des médiateurs.
La somme à acquitter pour un meurtre, ou
pour le sang, diffère suivant l’influence de la famille
qui exerce la vengeance. Le meurtre d’un
ancien, dans une famille distinguée, en sus du
bongan, est fixé à dix-huit fois dix-huit vaches
(1), et à un journal de terre arable, valant
deux fois dix-huit vaches ; et quand il ne se
trouve pas la • quantité de vaches ou de terres
pour remplir la somme, on la complète en moulons,
en fusils, en ustensiles de cuivre, et même
avec des enfants en bas âge; en pareil cas, un
garçon compte pour trente—six vaches, et une
fille, suivant son âge ou sa beauté, s’évalue de
dix-huit à trente-six vaches.
Le meurtre d’une femme n’est taxé qu’à la
moitié de ce qu’on paie pour un homme, à cause
du déshonneur extrême qui résulte d’un pareil
acte de lâcheté.
En cas de meurtre réciproque, la famille la
plus puissante a toujours l’avantage sur la plus
faible, qui paie immanquablement un redû que
fixent les médiateurs.
(i) Les Osses,dans leurs calculs, ne'vont pas au-delà de
18, qui est la base des plus grandes sommes ; ils comptent
2 fois 18, 5 fois 18,18 fois 18, 2 fois 18 fois 18, etc.