d’hui une colonie allemande, composée de quelques
uns des émigrants de cette nation qui n’ont
pu passer le Caucase.
De cette colonie aux sources martiales, ou
Djéleznévodi, on fait un grand détour à cause
des ravins qui entourent le Béchetau, et dans
lesquels coule le Djémoukha, et même on ne
passe pas loin de la Montagne des Serpents.
Tout le flanc oriental du Béchetau est couvert
de forêts. Le paysage conserve son aspect
singulier i car, quoique presque en plaine, on
se voit au sein de montagnes de toutes formes
qui sortent de la steppe leurs têtes déchirées.
Plantées ça et la, elles ont l’air de grands kour—
gans isoles ou d des dans un océan de verdure.
Le Béchetau, la cime la plus considérable du
groupe, puisqu’elle mesure en hauteur absolue,
selon Kupfer, 4,5oo pieds anglais (1), est
flanquée par le N.O., le N. et le N. E. d’ün
hémicycle de satellites, dont la montagne du
Chameau, la montagne deFer, celle des Serpents,
le Kahlenberg, sont les plus considérables.
C’est au milieu de cet hémicycle, sur la pente
S. O. de la montagne de Fer, en regard du Bé-
( i ) MM. Herrmann, Jahnichen etKonradi l’ont estimée
de 4,* 24 pieds de r o i, et MM. Engelhardt et Parrot de
4j06a pieds de roi.
chetau, que se trouvent les sources chaudes
martiales qui s’échappent ça et la sur le sol doucement
incliné. Elles sont toutes alcalines, plus
ou moins martiales et sulfureuses. La source,
dite des Tcherkesses, ne dépasse pas 33° de
chaleur :les autres ont 22°, 26% et les plus tièdes
i 4° et 12°. Ces eaux, surtout les dernières, sont
agréables à boire et ne dégagent pas de gaz
carbonique.
Il n’y a que fort peu d’années que l’on a pensé
à profiter de ces sources salutaires. Dans le
premier moment l’on n’a songé qu’à conquérir
les positions de Pétigorsk et de Kislavodsk. La
cure ordinaire commençait par les eaux sulfureuses
de Pétigorsk, puis on allait terminer sa
saison et se fortifier aux eaux acides.
Pallas est le seul des voyageurs plus anciens
qui ait appris par ouï-dire qu’il existait une source
chaude entre le Béchetau et la montagne de
Fer (1). Herrmann en parle aussi en passant, et
aucune carte avant i 834 n’en désigne la position,
ni celle du général Khatof, ni celle de
l’état-major de Tiflis.
Le docteur Konradi fut le premier, je crois, à
engager la fondation d’un établissement dans
cette localité , et quand je le visitai, le gouvernement
y possédait deux maisons dont l’admi-
( î ) Pallas, Voy. dans les gouv. mérid. p. 371, in-4 °-