chaque jour plus animé du désir de venger
cette insulte, réunit dans les plaines de Mou-
khran une armée de 100,000 cavaliers et de
60.000 piétons et part à leur tête pour punir les
Osses. D’autres troupes des rois du Càùease
s’unissent à lui et font monter son armée à
212.000 hommes. Passant par Darial, il va camper
plus bas sur les rives du Térek, où il livre un
violent combat aux Osses et aux Khazars qui sont
mis en déroute, et l’Osseth est pris et livré au
pillage. Dans le combat, Vakhtang tue deux
fameux Osses d’une force gigantesque, l’un appelé
Tharkhan, l’autre Bahqathar.
Continuant son expédition, Vakhtang va combattre
les Patchanigues, les Djiks et les Abkha-
ses, mais non sans s’être préalablement soumis
les Osses par un traité et sans s’être assuré
d’eux à l’avenir en construisant à Cassara une
bonne muraille qui mettait fin à leurs incursions
(1).
« Cette muraille, selon Vakhoucht, dans sa
description de l’Osseth, est au-dessous du Zra-
maga inférieur. Là est une porte en roches cimentées
, avec un grand cintre passant par-dessus
(1 ) Pour les détails de cette histoire de Vakhtang, voyez
le récit de Vakhoucht, cité par M. Brosset, dans son
Explication de diverses inscriptions géorgiennes, arméniennes
, etc., p. 12.
la rivière, et les rois, ajoute-t-il, l’ont construite
pour que les Osses ne pussent venir par là
sans leur permission. Cette vallée est très-forte
et inaccessible. Zramaga est un grande et forte
citadelle construite, dit-on, par la reine Tha-
mar (1). »
Il paraît que c’est de Bahqathar, tué par
Vakhtang, qu’il s’agit dans un inscription trouvée
dernièrement dans l’église de Mouzala, au-
dessus de la porte de Cassara et publiée dans
le Journal asiatique d’octobre i 83o; la voici
telle que l’a traduite M. Brosset jeune, elle est
en géorgien, divisée en deux parties de treize
vers chacune (2) :
« Nous fûmes neuf frères de la famille de
Tchardjonidzé-Dcharkhilan : Os-Bahqathar ,
Dayith-Soslan , qui firent la guerre aux quatre
royaumes ; Phidaros , Djadaros , Sakour et
Ghiorghi, qui lançaient sur l’ennemi des regards
de courroux. Trois de nos frères furent moines
et de bons serviteurs du Christ. Nous sommes
maîtres des étroits chemins par où l’on va et
vient des quatre côtés.
« Nous avons à Cassara un fort et une douane
et nous occupons la tête du pont, espérez de bons
traitements en-delà, si vous vous comportez