adopté le costume des Tcherkesses , taudis que
ceux du Don ont un uniforme de l’armée.
Ekatérinograd (ville de Kathrine) est une
des fondations de Potemkin. Comme plusieurs
autres villes du Caucase, elle a eu son temps
de gloire, son temps de décrépitude et d’abandon
; car presque chaque nouveau commandant
du Caucase , voulant créer quelque grande cité
qui lui fît honneur, abandonnait, sous quelque
prétexte plausible, les travaux de ses prédécesseurs
et se transportait sur un point qu’il croyait
plus avantageux.
Il faut avouer aussi que la politique du moment
est souvent entrée dans ces changements
de chefs-lieux, et que, suivant qu’on avait affaire
aux Lesghis, aux Tchétchenses ou aux
Tcherkesses, on a dû concentrer l’administration
civile et militaire du Caucase à l’est ou à
l’ouest de la ligne du Caucase.
Du temps de Pierre-le-Grand, les efforts de
la Russie se portèrent contre le Daghestan.
Alors furent érigés les forts des rives de la mer
Caspienne, et principalement celui de Sviatago-
Kresta (Sainte-Croix), à l’embouchure du Koï-
sou., et celui qui défendait l’ancienne embouchure
du Térek, entre le village d’Alexandriaet
l’Oghinskaïa-Pristan.
Leur abandon sous l’impératrice Anne força
les habitants à fonder une autre ville, Kislar,
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q u i commença à s’élever vers l’an 1736 et qui
fut quelque temps la seule ville russe du nord
du Caucase.
Quand l’attention de la Russie fut excitée,
vers le milieu du dix-huitième siècle, par les
invasions des Tchétchenses, la ligne de défense
fut prolongée à l’ouest. Le fameux général Mé-
dem, commandant de la ligne du Caucase de
1769 à 1776 , trouva Mosdok déjà construit depuis
1763, sur un sol que Mourzà-Kourgok-
Kantchokin avait cédé à perpétuité à la Russie
deux ans auparant. Le général Médem, pour
son quartier-général, préféra Chédrinsk, en
face des bains de Saint-Pierre. Mais Mosdok
n'en resta pas moins tout ce temps la place
d’armes de la ligne de Mosdok établie en 177^*
Après le général Médem, la ligne de Mosdok
ou du Térek fut prolongée jusqu’à la grande
Kabardah, et Ekatérinograd fut fondé en 1777
sur la rive gauche de la Malka, à 12 verst au-
dessus de son embouchure. En 17^5, le comte
Paul Sergéïtche Potemkin en voulut faire la
première forteresse de la ligne du Térek, le
quartier-général et la capitale de ce qu’on
appelait la province du Caucase, dépendante
du gouvernement d’Astrakhan. Le comte, protecteur
¡zélé de cette nouvelle création, lui
donna le nom de ville de Kathrine. Son ardeur
à en pousser les travaux lui inspira l’idée de