íes Vi'oukhi qui habitaient sur le sommet cíes
montagnes (à peu près aux sources de l’Ouroup,
dans l’Abadza, sur les pentes du mont Ma-
roukh).
En g43, selon Massoudi, les Alains occupent
encore tout le large de la crête du Caucase, depuis
le château de Darial, qu’il appelle la porto
des Alains, jusqu’aux sources du Rouban ; ils
descendent dans la plaine jusqu’au royaume des
Khazares. Convertis précédemment au christianisme,
ils en ont secoué le joug et ont chassé
leurs évêques en g3i . A l’ouest, dans le pays
des Tcherkesses actuels, il désigne pour voisins
des Alains, les Kécheks.
En 959 , Constantin Porphyrogénète fait
une description pareille à celle de Massoudi,
seulement il appelle le pays des Kécheks Ka-
sakhia.
Nestor, le célèbre chroniqueur slave, rapporte
sous l’an q65 , que Sviatoslav ayant conquis
Bèlovèje ou Sarkel, ville forte des Khazares
sur le Don, fit ensuite la guerre aux Jasses
et aux Kassogues. Voici le nom de Jasses synonyme
de celui d’Alains des auteurs précédents,
et dès-lors le nom de Jasses ou Asses reprend le
dessus sur celui d’Alains, dont il paraît que la
puissance s’était éclipsée.
Les moines voyageurs du treizième et du quatorzième
siècle, Plan-Carpin -, Rubruquis, Bacon
, etc., dont Bergeron a recueilli les narrations
, envisagent toujours les noms d’Asses et
d’Alains comme synonymes.
Plan-Carpin , qui voyageait en 1227 , parlant
des tributs qu’imposaient les Tatares, dit
qu’ils traitaient assez doucement les Obèses et.
les Géorgiens. Puis, énumérant plus bas les
peuples qui obéissaient aux Tatares, il nomme
les Alains ou Asses, les Obèses ou Géorgiens.
Je crois que par les Obèses il désigne les Osses,
sujets géorgiens, que ceux-ci appellent Ovsni;
et les Alains ou Asses sont les Osses libres des>
plaines (1).
En 1253, Rubruquis, envoyé en ambassade
par Louis IX , auprès de Mangou, khan des Tatares
, raconte qu’étant encore en Gazarie (Crimée)
, il reçut la visite de certains Alains, chré-
tiens-grecs que les Tatares appellent Acias ou
Akas (2).
Puis il ajoute plus bas : « Sortis une fois de
Gazarie, nous cheminâmes droit à l’orient,
ayant la mer (d’Azof) au midi, et au nord de
grands déserts qui ont quelquefois plus de
20 journées d’étendue. L’herbe y était bonne
pour les pâturages. C’était là que vivaient les
(1) Collection Bergeron, Voyage de Plan-Carpin enTar-
tarie, page 58.
(2) Id. Voyage de Rubruquis en Tartarie , p. 24.