Pyrénées, ce savant, qui énumère toutes les
espèces de chèvres sauvages, considérant que le
touri du Caucase ne pouvait être confondu avec
le bouquetin des Alpes, lui a ôté le nom de
Capra ibex que lui donne Güldenstadt, pour
lui assigner celui de Capra Caucasica, réservant
le premier nom pour l’espèce des Alpes.
Les naturalistes n’ont pas lu sans doute les
ouvrages un peu locaux de Güldenstadt et de
Klaproth. Ils ont commis une première erreur
en ne conservant pas le nom de Capra Caucasica
, que Güldenstadt avait donné avec priorité
à la Capra oegagrus des auteurs modernes ; et
M. Schinz a été ainsi entraîné à une seconde erreur
, en appelant Vibex du Caucase d’un nom
qui avait déjà eu une autre acception sous la
plume de Güldenstadt. C’est ainsi que s’introduisent
les fausses synonymies, et qu’on confond
les objets les plus différents.
Pouf obvier à cette confusion, je souhaite que
5. Çapra oegagrus. Chèvre sauvage ou chèvre du
Bézoar.
6. Capra Arabica. Le Béden.
7. Capra W alie Rüpp. Bouquetin d’Abyssinie.
8. Capra Iharal Hodgson. Le Iharal de l’Himalaya.
9. Capra tubericornis, de la province de Iemlah, dans
l’Inde.
10. Capra Americana. Chèvre d’Ame'rique.
1 1. Capra Crética ? Le Bouquetin de Crête.
le premier auteur qui écrira sur cette matière,
daigne rétablir ces synonymies , après s’être
préalablement convaincu de l’exactitude de mes
remarques.
Les noms du touri sont, en osse, dsabuter;
chez les Dougors, sabaoudour; chez les Tcher-
kesses , tchougouldour \ chez les Dido , athlai.
Ces noms , qui se trouvent dans la description
du pays des Dougors, que M. Klaproth a empruntée
à un manuscrit inédit d’un officier
russe (1), sont sans doute exacts. Mais Klaproth
(2), dans son érudition empruntée, en
citant ces noms, a tort de donner à la Capra
ibex de Güldenstadt, le nom de Rupi capra, qui
est celui du chamois , qu’il confond ainsi avec le
touri.
Autre part (3), oubliant ce qu’il a avancé dans
cet article, il confond, d’une autre manière,
Vibex avec la Capra oegagrus, en lui appliquant
toute une autre série de noms que les peuplades
du Caucase ne donnent qu’à la chèvre
sauvage.
Le touri est moins grand que le cerf ; il entre
en chaleur au mois de novembre, et la femelle
met bas en avril. M. Schinz croit qu’il existe
(1) Voyez plus haut, t. II, p. 4*7-
(2) Voyage, t. II, p. i 85, édition française.
(3) Voyage, 1 .1, p. 453, même édition.