soie violette ou rouge, cle chali ou de colonne
(bourroette) bleue. Par-dessus est une petite jaquette
, ouverte sur les hanches et qui ne descend
pas jusqu’à mi-cuisse , de soie jaune, verte,
ou d autre étoffe unie ; puis vient une jaquette de
dessus à manches ; elle est très-ouverte sur la
poitrine, fendue de quatre pouces sur les côtés *
et descend moins que la jaquette de dessous. Les
manches en sont rejetees en arrière à la géorgienne,
et sont bordées, sur la moitié de leur
longueur, de boutons d’argent ou de pièces de
monnaie du même métal qui en tiennent lieu.
Quelques-unes s’ornent aussi les deux côtés de
la poitrine avec des pièces de monnaie. Chez les
riches, l’étoffe de la jaquette de dessus est encore
de soie verte, rouge ou violette, mais choisie de
manière à ce qu’elle tranche avec la jaqnette de
dessous, qui doit-être d’une couleur plus claire,
plus voyante. Chez les plus pauvres, l’étoffe ordinaire
est une cotonne bleue ou quelque chose
de pareil -t leurs cheveux pendent en boucles ou
en tresses par derrière ; sur la tête elles mettent
un mouchoir en soie ou d’autre étoffe, qui revient
sur la bouche par l’un de ses bouts.
Ces femmes avaient toutes les cheveux noirs ,
les yeux noirs, le nez légèrement retroussé sans
être épaté, le teint brun, sans être foncé, la pommette
des joues légèrement proéminente. Elles
sont maigres de taille et assez sveltes, malgré
leur costume, ne ressemblant pas aux Arméniennes,
qui sont ordinairement épaisses.
Un léger jugum nous séparait de la vallée de
Kaladarassi ; nous le descendîmes à travers des
champs cultivés et des bois, ce qui me paraissait
bien agréable en sortant de l’Arménie deboisée.
Le village même de Kaladarassi est fort élevé
dans la vallée, qui se ramifie autour d’un contre-
fort arrondi, de la chaîne principale qui court
du S. E. au N. O, et qui n’est composée que de
jets porphyriques à cimes escarpées et déchirées.
Je profitai du reste du jour pour escalader le
contrefort jusqu’à l’ancien emplacement de Kaladarassi,
qui était à 2 verst au-dessus du village
actuel, dont la position n’a été choisie que depuis
la prise d’Erivan par la Russie en 1827 (1).
( 1) Dans la nouvelle ^ arte de l’état-major , i8 3 4 , la
position de Kaladarassi est mal marquée ; c’est celle de
l’açcien village. La rivière qui passe au-dessous du village
vient au moins de i5 verst plus loin dans l’intérieur
des montagnes. En généi’a l, tous les noms de la vallée de
l’Akiéritchaï sont méconnaissables et inconnus aux habitants
du pays qui se servent d’autres noms. Le grand village
deKhanski, avec ses plantations de mûrier, est oublié.
Il est très-difficile de faire une bonne carte de cette partie
du Karabagh , parce ’que les villages changent souvent de
place et de nom , surtout les villages tatares, qu’on
nomme d’après le propriétaire, d’après le yüchebachi, etc.
La carte du général Khatof ne vaut rien du tout pour
cette vallée; elle est bonne pour le cours de l’Araxe de
Migri à Tiri.