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l’un des peuples les plus perfides parmi les montagnards
du Caucase. Il prête serment, mais il
ne le gardera pas, à moins qu’on ne lui ait fait
conjurer les ombres de ses parents, en offrant
un sacrifice de brebis et de chèvres.
Le vol et les enlèvements d’hommes sont
donc fort usités ; ils font trafic de leurs prisonniers.
Tel est principalement l’Osse du nord du Caucase.
Aujourd’hui la Russie à mis un frein à ces
violences, parce qu’il craint les représailles:
mais il ne tarderait pas à reprendre son antique
occupation, si le gouvernement se relâchait tant
soit peu dans les énergiques mesures qu’il a prises
pour rompre ses habitudes de brigandage,
et pour le repousser toutes les fois que, du haut
de ses montagnes, il se hasarde dans les plaines
de la Kabardah dans l’espoir du pillage. « Ce
que nous rencontrons sur notre chemin, c’est
Dieu qui nous le donne, » disent ces pillards.
Dans les vallées méridionales, on observe moins
de férocité dans les moeurs des Osses ; quoique
fort attachés à leurs anciennes habitudes, ils
se laissent pourtant toucher par la civilisation ;
l’hospitalité est observée chez eux avec la même
religion que chez les Géorgiens; ils sont braves
et capables d’endurer la fatigue et un travail
suivi : il y a même chez eux une certaine bonté,
de la bienveillance, à moins qu’ils ne soient dans
l’ivresse, ce qui les ramène à leur penchant de
cruauté.
Après le brigandage , la chasse est là plus
chère occupation des hommes; j ’ai parié plus
haut du gibier qu’ils aimaient à poursuivre.
Mais ni le pillage ni la chasse ne peuvent les
faire vivre, et il est à remarquer combien ces
hommes, sans avoir atteint à un haut degré d’industrie,
savent cependant se suffire à eux-mêmes
pour les premiers besoins de la vie.
Toutes les maisons des Osses ne se ressemblent
pas. Dans les contrées sans forêt, elles
sont construites en pierres sans glaise ; mais
dans les vallons boisés, elles sont en bois. Les
premières, qu’on ne rencontre que dans les districts
du versant septentrional de la chaîne élevée,
sont bien meilleures que les autres.
Dans le fait, chaque maison de ce genre ressemble
à un,château à deux ou trois étages, avec
une haute tour et un toit plat en terre. Dans l’étage
inférieur demeure le bétail ; au premier, réside
la famille ; le deuxième, ou dernier étage,
est destiné aux hôtes, et quand il n’y en a pas,
il sert de magasin.
Les plus riches entourent leurs maisons d’un
mur élevé aVec des tourelles ou guérites sur les
angles; on garnit le sommet de la tour, à laquelle
on ne peut monter que par une échelle, et lé
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