gravissant péniblement le cône porphyrique,.
couronné d’un ruine qui domine le village. Je
croyais y trouver quelque monument qui justifierait
les pélérinages si célèbres qu’on y fait ;
mais sauf les fondements d’une grosse muraille
qui ont l’air d’entourer une masure, dont il ne
paraît aussi que les fondements presqu’à ras
terre, au milieu des broussailles coupées, des sert -
tiers des pèlerins, comme un jardin anglais, je
ne vis rien qui pût mériter tant de foi et tant de
zèle, excepté la vue qui est magnifique.
Je remarquai, comme l’avait déjà faitGüldens-
tàdt, que la partie des vallée s du Djavala et du
Poladauri, la plus rapprochée du Khram, était
déboisée, et que les bouquets de bois nombreux
ne commençaient qu’en approchant de Kvéchi $
cela se remarque sur mon dessin.
Le village de Kathrinenfeld jouit d’une prospérité
plus grande qu’Hélénendorf, et n’est pas
endetté d’une manière aussi fâcheuse. La position
de la colonie est agréable, et son rapprochement
de Tiflis lui offre un débouché assuré
pour ses produits. Mon hôte, Salzmann de Tiflis
, qui était de Kathrinenfeld, avait bâti un
beau moulin sur le Djavala. D’ailleurs, les colons
ont de bons champs qu’ils ne peuvent arroser, il
est vrai, des pâturages assez considérables le
long du Djavala, des vignobles dont le vin pétillant
blanc et clairet est agréable àboire.L’industrie
des vergers et des moutons va en croissant.
Le village a une église et un pasteur.
La veille de Pâques, mon hôte Haubensack
me conduisit dans son char à l’allemande jusqu’à
moitié chemin de Tiflis, c’est-à-dire, jusqu’à la
poste de Kodi, où je pris des chevaux.
Nous repassâmes par Kolaghiri, dont la position
me parut encore plus étrange que la première
fois, maintenant que je venais de visiter
les murailles de lave de Chamchouïldé. Le
Khram sortant écumant de cet abîme sombre de
lave grise ou noire, avec des ruines d’églises et
de maisons semées sur tous les accidents de
rocher, contraste éminemment avec la plaine si
fertile du Bortchalo, couverte de villages, et
surtout avec la forteresse même de Kolaghiri
qui paraît d’une éclatante blancheur sur cette
ténébreuse paroi.
En me retournant au S. O. j ’avais le revers
de la vue, dont la magnificence m’avait frappé
le jour précédent, dans la vallée du Poladauri ;
elle s’ouvrait largement avec ses ruines de châteaux,
parmi lesquelles on distingue surtout
celles de Djambala (1), bizarrement perchées
sur deux pics isolés de porphyre jaunâtre liés
(1) Güldenstadt, Klaprothet le général Khatofécrivent
Tchapala. M. de Stéven écrit Djambala, ainsi que je l’ai
entendu prononcer dans le pays.