d’un mouchoir ou d’un morceau d’étoffe quelconque;
les plus riches portent des bonnets.
Les filles mettent leurs cheveux en tresses, mais
sans rubans.
Les femmes osses des tribus voisines de la Ka-
bardah, se rapprochent davantage des Tcher-
kesses par leur costume; elles portent, filles et
femmes, le bonnet rond comme les hommes. Les
femmes plus âgées ont un bourrelet rembourré de
laine, couvert de toile et de forme convexe, qui
s élève et fait saillie de la largeur de la main en
avant du front et en se recourbant un peu en
haut; l’épaisseur de ce bourrelet diminue graduellement
vers les oreilles et vers la nuque, où
elle n’est pas plus grande que celle d’un bonnet
ordinaire; cette coiffure s’appelle bogtak; par
derrière pend un grand morceau d’étoffe blanche,
dans lequel les cheveux sont le plus souvent
entortillés. Ce genre de coiffure rappelle en
partie celui de quelques tribus slaves.
Les femmes Osses ont encore ceci de slave et
d européen, qu elles ne fuient pas les hommes ;
lesdeux sexes se fréquentent librement et s’amusent
des mêmes jeux et des mêmes danses; mais
pendant les fêtes qui suivent un mariage, elles se
reunissent ensemble et se séparent des hommes.
Quand on entre chez elles, elles se contentent
de se lever, en quoi leur salutation diffère
de celle des hommes, qui se lèvent, s’inclinent
et ôtent leur bonnet qu’ils remettent de suite
comme les Iméréthiens. En s’inclinant, les hommes
se frappent le front avec la main, et lorsqu’ils
veulent donner une marque de grand res-r
pect, ils prennent la main de la personne qu’ils
veulent honorer, et la pressent contre leur bouche
et ensuite sur leur front. Les Litvaniens
prennent le bras ou le genou.
Les femmes ont conservé de l’ancienne vie
nomade des Osses dans les plaines de la Russie,
1 usage d’aller a cheval comme les hommes ; il
paraît, par la liberté même qui règne entre elles
et les hommes, qu’elles ont jadis fait partie des
expéditions, des chasses, etc‘. JElles boivent de
1 eau—de—vie comme les hommes, mais presque
toujours sobrement.
Il serait intéressant de savoir à quelle époque
remonte, dans le Caucase, la découverte de cette
boisson qui joue un grand rôle dans les relations
sociales, et qui s’assimile aux plus anciens usages
des tribus litvaniennes, chez lesquelles accepter
ou refuser une bouteille d’eau-de-vie de
la part d’une fille, est une acceptation ou un refus
de mariage.
Population de l’Osseth.
M. Evetski compte dans la partie de l’Osseth
soumise a la Russie, une population de 20,000
Osses et 6,200 Khevsoures.