mots sur les générations qui ont passé sur ce sol
classique de la Géorgie.
Le Somkheth et Chamchouïldé, sous les Orpélians.
Le Somkheth, tel qu’il est connu aujourd’hui ,
était une partie de l’ancienne province arménienne
de Koukark’h. La population en était
arménienne, et comme des peuples de cette
race, c’était celui qui était le plus voisin, et par
conséquent le plus connu des Géorgiens, ceux-
ci étendirent sur toute la raCe arménienne le
nom de Somkhi, qui n’était que celui des habitants
de cette province.
Les rois Arsacides arméniens avaient un commandant
militaire dans le Koukark’h , pour le
défendre contre les Géorgiens, qui néanmoins
s’en emparèrent et le gouvernèrent longtemps ,
puisqu’il dépendait, pour le spirituel, du patriarche
de Géorgie.
A la fin du neuvième siècle de notre ère, les
rois d’Arménie tentèrent de faire rentrer les
peuples de ce pays sous leur puissance ; ils soutinrent
pour cet effet de longues et sanglantes
guerres, et ne purent jamais en être les paisibles
souverains.
Pendant le onzième siècle, ce même pays fut
possédé par des princes arméniens issus de la
race royale des Pagratides, qui formèrent ladyiiastie
des Gorigéans. Ils résidaient dans la ville de
Lorhi, et portaient aussi le titre de rois des
Aghovans. Le Somkheth passa ensuite entre les
mains des princes Orpélians qui en ont été les
maîtres , en tout ou en partie, jusqu’à nos
jours;
Il est peu de familles princières en Europe qui
puissent citer en leur faveur une plus illustre
origine que les princes Orpélians; Dans l’abrégé
historique qui est en tête du second volume de
la relation de mon voyage, j ’ai rapporté, d’après
Vakhtang V, l’origine de cette famille qui se colonisa
en Géorgie, environ 5oo et quelques années
avant J. C . , sous le règne de Cyrus (1),
avec vingt-sept autres familles ou tribus toura-
niennes (chinoises);
Les surnoms de Djénatsi et de Djenpakouriani
( Chinois et descendants de Vempereur de la
Chine) ne laissent pas d’incertitude sur leur
première patrie, et sur la race à laquelle ils appartenaient.
Mais Etienne Orpélian, archevêque de Siou-
nie, qui écrivit en 1290 l’hisloirè de sa famille,
rapporte les faits autrement ; on voit qu’il cherche
à relever la gloire de sa famille.
Selon lui, l’empereur de là Chine (Djenpa-
(1) Voy. t. II, p. 29 et 3o. La note i , page 3o, doit se
placer après Souverain de la Chine, lig. 2.