sources sacrées avec les sources profanes, ce
que je n’ai pas osé faire jusqu’à présent.
J’observerai seulement que M. d’Omalius
d’Halloy, avec la généralité des géographes
actuels, en partageant les races humaines suivant
les couleurs, en blanche, jaune, rouge,
brune et noire, fait rentrer les trois grandes divisions
de la Genèse dans la race blanche, les
Japhétides, selon lui, formant les rameaux européen
et hindo-persique ; les Kamites ouCou-
chites et les Sémites, le rameau araméen (1).
Je passe sous silence ce dernier rameau pour
ne m’attacher qu’au premier, le seul dont il
(1) Voyez la brochure qu’a publiée M. d’Omalius, dans
le t. VI, note 4 ? des Bulletins de PAcadémie royale de
Bruxelles. 11 m’a semblé que ce savant distingué avait eu
tort, sous prétexte d’une différence dans le degré d’intelligence,
de séparer les races hindo-germaniques de l’Europe
de celles de l’Asie ; car il est certain que les Géorgiens
, les Arméniens, les Persans ne le cèdent en rien à
l’Européen sous ce rapport. J1 serait facile d’en fournir les
preuves. D’ailleurs, ce n’est pas s’en tenir à l’esprit d’une
division qui taille à grands traits d’après des considérations
historiques, d’après la linguistique, les monuments,
les moeurs, et qui ne doit pas s’arrêter à des questions
aussi flexibles que celle-là. M. d’Omalius a répété cette
subdivision dans les Notions é lém en ta ir e s de statistique qu’il
vient de publier, P aris, i 84o. Malgré notre divergence
d’opinion, je dois rendre justice à M. d’Omalius ; M a traité
son sujet de main de maître.
puisse être ici question. Vo 1 c 1 lu tiaduction (lu
texte hébreu :
« Les enfants de Japheth sont : Gomer, Ma-
gog, Madaï, Joun, Tubal, Mésech et Thiras.
« Et les enfants de Gomer : Askénas, Riphath
et Thogarmah.
« Et les enfants de Joun: Elisa, Tarsis, Kit-
lim et Dodanim. »
i° Gomer.
En nous rappelant que l’écrivain sacré nous
transporte un peu après l’extinction de la race
Scythe en Asie par Cyaxaçe, nous comprendrons
que leurs antagonistes , Gomer ou Gomore ,
cause delà grande révolution de l’Asie, aient
fixé en premier lieu ses regards; ce sont les
Kimri, Kimmériens, Kimraek des profanes.
Les Kimmériens dont parle Homère étaient
déjà, de son temps, comme j’ai cherché à le démontrer,
sur les rives du Bosphore Cimmérien,
où ils habitaient autour des volcans de boue
noire et bitumineuse de la presqu’île de Kertch
et de Taman ; c’est là qu’Ulysse va trouver la
bouche des enfers. Homère , comme Virgile son
imitateur , avait su rattacher à un phénomène
physique extraordinaire, le pèlerinage de son
héros.
La Genèse, à juste titre, fait de Gomer un