9°. Quelques noms d’animaux, comme bouc,
bélier, chien de chasse, el de quelques insectes
destructeurs ; ceux du corps et de quelques
parties du corps.
Il n’y a pas de doute que ces mots lettes ne
doivent se chercher dans la langO ue finoise,7 en
très-majeure partie; car quand je trouve dans une
langue quelconque une racine avec nombre de
dérivés, et que, chez le voisin, je retrouve l’un
de ces dérivés isolés, je n’hésite pas à reconnaître
que le voisin a pris ce mot, et qu’il ne lui
appartient pas d’origine. Cela se remarque prin-
. cipalement chez les Lettes : voyez vanté, bord,
qui vient de ranta, finois, rivage, qui a beaucoup
de dérivés, tandis que vanté reste isolé chez
le Lette.
Sur ces cent trente mots, j ’ai trouvé quarante-
quatre mots litvaniens qui avaient plus ou moins
d’analogie avec le lette et le finois ; le reste
en différait totalement, et les racines, dans le
litvanien, étaient demeurées indo - germani-'
ques.
Les Litvaniens de la Prusse ont un bon nombre
de mots de plus que les vrais Litvaniens,
qui se rapprochent du finois ; c’est naturel, parce
que, plus rapprochés du bord dç la mer et soumis
aux Coures du Ko urisch—Uaff, ils, ont été
plus altérés que les Litvaniens. -
Etendant le champ de mes comparaisons, j ’ai
voulu ensuite examiner le peu de mots que
j ’avais en tcherkesse, et en tirer des analogies
avec les cent trente mots letto-finois. Sur cinquante
six mots tcherkesses, deux seuls ressemblent
au lette ou au finois : mess, bois, forêt;
mèche en lette. Quouaha, vaisseau ; kouggis en
lette.
Enfin, je me suis demandé si ces cent trente
mots lettes , qui ont des origines et des racines
finoises, n’auraient point aussi ces analogies avec
le goth runique de l’Islande ; m’étant servi, dans
ma recherche, du Lexicon Islandicum seu Go-
thiccB Kunoe, de Gudmundus .Andreæ Islandus
( i683), et du Lexicon qui accompagne le JSial-
Saga, j’ai retrouvé cinquante-sept de ces analogies
dans le goth-runique.
Dans ce cas, quel est celui qui a emprunté ;
quel est celui qui a donné? N’y aurait-il point
quelque indice d’une fusion du finois et du
goth-islandais dans des temps très-anciens?
Il m’aurait été important de faire quelques
recherches pour voir jusqu’à quel point l’affinité
s’étendait entre les langues vendo-slaves
et le grec ancien. Le temps ne m’a pas permis
d’achever ce travail ; mais le litvanien , à ce que
j’ai trouvé, ne manque pas non plus de points de
rapprochement avec le grec. On a déjà fait la
remarque que le slave avait des tournures grecques;
il en est du même du litvanien : l’une des