C’est là qu’on va chercher d’ordinaire les pétrifications
connues sous le nom de fossiles des
eaux aigres. Elles se trouvent disséminées çà et
là dans la roche, sans former de lits continus :
la masse devient alors plus compacte, bleuâtre
ou grisâtre. Tous les fossiles, sans exception ,
que j ’y ai trouvés, sont propres au grès vert
ou à la craie inférieure, c’est-à-dire à l’étage
néocomien. Ce sont l'Ammonites dentatus,
Y Ammonites navicularis, une Rostellaria, un
Buccinum, YExogyra columba, YExogyra Virgules
affinis, une grande Ostrcea, la Nucula im-
pressa, une Cucullcea., la Trigonia aloeformis,
une Pinna, la GerAllia aviculo'ides , la Mya
jurassi ( Myopsis Agass.), le Terebratula ros-
trata, le Venuliter trigonellaris Sehl., une
A s tarte (î).
fi) M. le capitaine Ibbetson, l’auteur du magnifique
ielief de l’île de Wight, de ceux du canton de Neuchâtel,
delà gorge deSerrière, etc., par ses recherches sur la constitution
géologiqué de l’île de W ig h t, a doublé le prix
de son beau travail. Sa collection des fossiles de cette île
crayeuse est une des plus intéressantes qu’on possède de
ce groupe, et il a eu la générosité de faire don d’une bonne
partie de ses doublets au musée de Neuchâtel. C’est là que
j’ai pu faire quelques comparaisons intéressantes entre les
fossiles du grès vert de deux contrées aussi éloignées que
l’Angleterre et le Caucase. Par exemple, il est impossible
de nier une identité complète entre la Trigonia aloeformis,
Je m’abstiendrai en général de pousser mes
identités au-delà des genres, de crainte d’alarmer
les géologues qui n’aiment généralement
pas qu’on rattache des espèces de pays éloignés
à des espèces connues quand il existe quelque
légère différence. Cependant, je ne crois pas
qu’on puisse douter de celles que j ’ai reconnues
et mentionnées.
Je n’ai pu extraire du rocher un Malleus dont
on ne voyait que la charnière, et une grande et
belle Trigonia, qui avait 3 pouces de longueur et
qui rappelait YAngulata par les nombreuses verrues
semées sur ses côtes.
Les bancs inférieurs du grès vert étaient, dans
le fond du vallon, percés de quelques grottes qui
n’offraient plus que leur ébauche, la roche ayant
été rongée par le temps. Ainsi le grès vert a aussi
sa couche à grottes comme en Crimée.
Au sommet de la gorge commence une végétation
particulière. Le bouleau, le sorbier, le
groseiller, la fraise qui se détache, y croissent en
abondance : il n’y a pas longtemps même que
des forêts de bouleaux descendaient jusqu’à
Kislavodsk.
Le jour de mon arrivée à Kislavodsk, la1 fièvre
me reprit. On m’avait logé dans une maison de
le Venuliter trigonellaris, la Gervilha aviculoides et la
Mfbpsis de nos deux collections.