de Comosarye, sous la forme de oeoov, génitif
pluriel de aç (1).
A l’appui de ce que je viens de dire, je citerai
encore les vers de Scymnus de Chio, qui vivait
92 ans avant J.-C., et qui dit expressément que
les rives du Tanaïs, limite de l’Asie et. de deux
continents, étaient habitées par les Sarmates,
après lesquels venaient la nation maëte des
Jazamates [,Jaz-Maëtes] (2).
Il est démontré aussi que Strabon entendait
(1) Voici le texte et la traduction de cette inscription ,
d’après deux copies que j’ai faites et collationnées à deux
années de distance.
KOM02APTH ro p rm n o Y errA TH P iiaipi2A aoy2I.. in h
EYSAMENH ANE0HKEI2 XYPUI ©EIÎ1I2 ANEPrEI KAI A2TA-
PAI APX0NT02 IIAIPI2AA0Y2 B02II0P0Y KAI 0EYAO2III2 KAI
BA2IAEYONT02 AilN KAI MAITÌÌN IIANTiìN KAI ©ATEiiN.
« Comosarye , fille de Gorgippus, et épouse de Péri-
sades , pour s’acquitter du voeu qu’elle a fait, a élevé ce
monument aux puissantes divinités Anerges et Astara,
Périsades étant archonte du Bosphore et de Theudosie, et
étant roi des As , des Maëtes et des Thatéens. »
(2) Scymnus de C hio, ed. Hudson , p. 5o et 5i .
Sed Tanaïn , Asiam terminus qui separat
Hinc inde utramque continentem dividens,
Primi quidem ad bis mille stadia Sarmatæ
Juxta accolunt.............
Post Sarmatas deinde gens Moeotica
Jazamatæ sequuntur, ut Demetrius
Refert, ab hisce dicta Moetis fuit :
Vel Sauromatarum gens ut Ephorus auctor est.
par A sia , près de la Sindique, une contrée spéciale,
Y Asie proprement dite, et que c’est toujours
dans cette acception qu’il prend ce terme
en décrivant les rives du Palus (1). Pline cite
les Asoei parmi les nations scythes.
De là sont sorties les tribus de Jaszyges, qui,
du temps de Strabon, avaient passé le Tanaïs,
et qui habitaient entre le Dnépr et le Danube :
il dit que c’etaient des Sarmates, ainsi surnom—
més, qui, par cette origine, venaient d'entre le
Caucase et le Tanaïs. Or, Jazyges ou Jaszyges
n’est qu’un composé de Jas ou Asses, et de
Zyges, les habitants tcherkesses (Zylchethi des
Géorgiens) (2),
C’est alors que ces races sarmates, ja s , asses
ou osses d’origine, imposèrent à tous les fleuves
qu’ils venaient pour ainsi dire de conquérir, les
nouveaux noms que nous leur voyons aujour-*-
d’hüi. Le Boryslhène prit Celui de Danapris
(Dnépr) ; le Tyras, celui de Danastris (Dnestr) ;
Pister, celui de Danubius ; tous ces nouveaux
noms, ainsi que celui de Tandis ou Danaïs (Don),
(1) npoç Si ty) .S'alaTT'/) fou BoffîTopou x.arà zhv Auiav éari, -¡î 2n iïty .r i. Strabo, 1. X I, p. 472, et Ritter, 1. c. p. 299
et suiv. Dans les géographies de Strabon on a mal traduit
ce passage.
(2) Strabo, 1. V it ,’p. 285-296. Tazyges Sarmatæ, dit
Pline, 1. IV, ch. 12 : comme du temps de Strabon, ils habitaient
les plaines entre le Dnépr et le Danube.
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