dehors ; je n’en ai pas vu non plus à l’intérieur'.
Une vieille religieuse, qui occupe avec ses
compagnes, aussi âgées qu’elle, de vieilles masures
adossées à la muraille carrée qui entoure
l’église, m’en ouvrit les portes : on dit que le roi
Mir, qui régna vers l’an 780 de J .-C ., y est
enterré.
Elle me conduisit ensuite au sanctuaire de
Sainte-Ninon, qui est à quelques pas au levant
de l’abside, adossé aussi à la muraille d’en-
Ceinte. Je n’y ai vu qu’une petite chapelle écrasée*
large d’une dizaine de pieds; sa Construction
grossière porte les traces d’une haute antiquité 4
Pendant que ce quartier de Samthavro servait
de quarantaine contre les populations du Caucase
, le sanctuaire de Sainte-Ninon fut changé
en pharmacie.
Enfin, ma vieille et complaisante religieuse
me fit remarquer* dans l’angle S. O. de la cour,
un édifice à moitié renversé. . . . Voilà le palais
de Gourgaslan, me dit-elle, et dans ses yeux se
peignit l’orgueil qu’elle ressentait au souvenir
de ce roi fameux.
On avait fortifié de tours carrées et rondes la
muraille qui entourait l’église et qui touchait immédiatement
aux fortifications de la forteresse
de Samthavro , dont une partie s’étendait sur le
mont Sarkhinéthi.
Voilà ce qui reste de Mtzkhétha sur la rive
droite de l’Aragvi ; cette capitale avait aussi un
faubourg sur la rive gauche , l’Aragvi étant
guéable ici pendant une partie de l’année et présentant
une communication facile avec le pays
de l’est; Cette partie de la ville était adossée à
une haute montagne escarpée, l’un des contre-
forts du mont Zédadséni, qui sépare la vallée de
l’Aragvi de celle du Iôr;
Au sommet de la montagne, s’élève l’ancienne
église de Stépan- Tzminda, autrement dite
Ttchatchouis-Zakdari, c’est-à-dire l’Eglise de
la Cuirasse, ou Djvaris-Monastiri, le Couvent
de la Croix (1). Cette église se présente de loin
d’une manière imposante, à peu près comme la
vieille église de Météki, à Tiflis : je n’ai pas eu
l’occasion de la visiter, et j’emprunte au journal
de M; de Stéven la description qu’il en fait, eri
date du 19 octobre 1804. Elle nous offrira des
particularités intéressantes, qu’un laps de temps
de plus de 3o ans a bien changées;
(1) Le nom de Djvaris-Monastiri lui vient d’une croix
en bois que sainte Ninon fit avec une colonne , et qu’elle
planta en ce lieu , vraisemblablement à la place de l’idole
Zudéni, que Pharnavase avait érigée sur le sommet du
mont actuel, auquel elle donnait son nom. A rtchil, selon
les uns, Gouram couropalate et roi de Géorgie , selon les
autres, y fit bâtir une église : Stephanos , fils de Gouram
, l’acheva et y plaça un archimandrite. Une belle
source sainte sort du flanc oriental de la montagne.