lanls, dont 11,100 sont tatares, et 5,100 arméniens
: 6 à 7 personnes par maison.
L’on s’étonnera d’abord qu’une si petite population
ait besoin d’une place équivalant à une
lieue carrée de France, ce qui donne a chaque
habitant 9,000 pieds carrés de terrain, et à
chaque ménage la jouissance de deux pauses (1).
A Elisabethpol, comme à Erivan , presque chaque
maison a son jardin : on en compte 1 ,3g4 ,
dont 718 sont plantés de vigne, et 676 d arbres
fruitiers.
La plus belle partie de la ville, celle ou je débarquai,
se concentre autour de la grande place,
que je traversai si brusquement, et qui mesure
5oo pas de long sur 100 de large. Elle est ombragée
de superbes platanes, dont quelques-uns
ont plus de 2Ûo ans. Une superbe mosquée,
bâtie par Chah-Abbas le Grand, et ombragée
d’un carré de platanes encore plus beaux que
ceux de la place , en ferme le coté méridional.
Au levant, s’étend un vaste caravanseraï, qui
a bien souffert pendant la dernière guerre.
La ville a près de 260 boutiques, et un assez
grand nombre de métiers a tisser la soie. Selon
M. Evetski, on en travaille, chaque année, une
quarantaine de poud (16 quintaux).
(1) La pause, mesure de surface de Neuchafel, équivaut
à 2 5 , 6 o 3 l pieds carrés de France.
,M. de Stéven, qui a visité Gandja en i 8o5,
peu de temps après la prise de cette ville par les
Eusses, donne des détails fort intéressants sur
l’état de‘ cette fabrication à cette époque. Il
compte en tout 120 métiers a tisser. La soie
était produite en grande partie à GrandjaI on
tirait le reste de Chamaki. Tiflis était fourni
d’étoffes de soie par les fabriques de Grandja.
Move est le nom que l’on donne a l’étoffe la
plus fine et la plus épaisse, destinée a faire des
chemises.
Le daraje est moins épais et moins bon,
quoique plus solide que du tafetas ; il s’emploie
pour vêtements.
Le cheidiclie est ra y é , très—solide, mais
rude au toucher, il sert aux pantalons des
femmes.
On fabrique encore plusieurs autres espèces
d’étofïès, quelques-unes pour mouchoirs; mais
celles-ci sont mauvaises. Cependant il y a des
châles noirs , de quatre pieds en carré, qui sont
bons.
Une pièce de more, de 8 \ pieds de long,
coûte 17 abazes ou i 3 francs 60 centimes. Le
daraje coûte presque autant , mais les pièces
sont plus grandes. La couleur ordinaire est la
rouge ; on n’en connaît presque pas d’autres : le
vert, le jaune et le violet sont très-rares.