thi (i), habités par des Osses de la tribu de Td-
gaour.
Les roches sont toujours nues, et nous avions
sur nos têtes les cimes schisteuses qui, à droite
du Térek, servent aux touris de retraite inabordable.
Les restes de l’avalanche du Kasbek tombée
en i 833, formaient encore, en i 834, à moitié
chemin de Kasbek à Darial, des deux côtés du
chemin, deux murs puissants de glace mêlée de
blocs de pierre et de cailloux, qui, détachés au
fur et à mesure de cette paroi par le dégel, s’écroulaient
tout d’un coup, au risque d’écraser
les voyageurs. Ces amas de glace étaient un pont
naturel sous lequel on entendait gronder le Térek
sans le voir.
Périodiquement, tous les six ou sept ans, la
neige et la glace amoncelées sur la pente du
Kasbek, perdent l’équilibre, minées par le ruisseau
duDefdaroki, le Tsakh-don des Osses, et
se précipitent par cette espèce de coulisse, sous
forme d’avalanche, dans la vallée du Térek.
L ’avalanche encombre alors son lit et même
toute l’étroite vallée jusqu’à une grande hauteur,
comme la chute du glacier de Saint-Branchier
(1 ) Gvéléthi vient de g v è li, serpent, et c est à tort que
Klaproth assure qu’il s’appelait anciennement Ghélalhi.
Tel est l’avis de savants géorgiens que j ’ai consultés.
encombra la Dranse, dans le Valais, en i8i(p
Le Térek, arrêté devant cette digue, reflue dans
la vallée et devient un lac qui menace d’inonder
tous les villages environnants.
Ainsi, Reineggs, I, 18 et 224, raconte que le
48 juin 1776, on sentit une chaleur étouffante
autour du Kasbek, dans la vallée et sur les montagnes.
Le lendemain 19, il s’ensuivit un affreux
orage, accompagné de tempête et de pluies violentes.
Un torrent épouvantable descendant des
cimes du Kasbek* et entraînant des amas de
pierres, de glace bleuâtre et de neige, en précipita
dans l’étroite vallée inférieure des masses
si considérables, que le cours du Térek en fut
arrêté pendant trois jours, et comme ni la rivière
ni le torrent de la montagne n’avaient
d’issue, il en résulta une vaste inondation de la
Vallée. Nombre de villages et d’habitants succombèrent
sous cette catastrophe, et d’autres
endroits qui étaient à 258 pieds au-dessus du
niveau du Térek (Gvéléthi (1) était du nombre),
allaient être atteints lorsque la digue des glaces
entassées s’ouvrit avec un fracas épouvantable,
et rendit au Térek son cours accoutumé.
De même, suivant Reineggs, une cause pareille
en octobre -1785, fit déborder le Térek ;
(1) Gvéléthi est à un verst au-dessus du Defdaroki,
qui est à six verst et demi de Kasbek et de Darial.