M. A gassiz a changé en celui de Caratomus avel-
lana.
Le pied de la tranche qui regarde le nord-
ouest , est baigné par le Khatchintchài, dont le
nom rappelle l’antique principauté de Khatchen,
qui était située dans l’intérieur des montagnes où
la rivière a sa source; elle existait depuis une
époque assez reculée et subsista jusqu’au quatorzième
siècle.
Espérant trouver quelques restes des nombreux
monuments qui étaient semés sur les rives
du Katchintchaï, j ’abandonnai Ali et mes guides
au château de Chakh-boulak , leur enjoignant
d’aller m’attendre dans un village qu’on voyait
dans le lointain ; e t, à pied, je me préparai à escalader
la montagne de Chakh-boulak, après
avoir visité la belle source échappée de la première
couche de craie qui surgit pour former la
montagne.
Presque toute la pente était recouverte d’une
magnifique végétation printanière; la pervenche,
les pois (1), les violettes et une espèce de fenouil
à fleurs jaunes, se mêlaient à l’argémone d’Arménie
de Tournefort et aux amandiers en
( i) Pisum sat'wum. Voici les noms de quelques autres
plantes que j’ai rapportées delà : Vicia fa b a , Fediahamu-
losa, Asperula cirvensis, Erysimum. leptophytum, Scutel/aria
bracteahs, Lagoccns Nemaucensium, Trigonella? ...
fleurs (1); des figuiers et des grenadiers implantaient
leurs racines sur la tranche des couches
avec d’autres arbres indigènes, tels que des
buissons ardents (2), des spirées à feuilles de
saule (3) , et YEphedra monostachya.
A l’angle extrême du sommet de la montagne,
à la hauteur d’un millier de pieds, d’où l’on a
une vue magnifique sur le Karabagh et sur l’intérieur
des montagnes , principalement, sur la
vallée du Khatchintchaï, j ’atteignis les ruines
d’une petite église arménienne, en pierres de
taille, qui remonte au onzième ou douzième siècle.
L’intérieur est en croix ; trois des bras sont
en demi-cercle; le quatrième, à l’opposite de
l’autel, est carré. Le plein-cintre de la porte
d’entrée est supporté par deux colonnes imitant
grossièrement le style ionique (4).
Toutes les pierres de taille à l’intérieur et à
l’extérieur , sont contre-marquées de signes ,
soit lettres arméniennes ou autres figures, comme
à Tigranocerte et comme on le retrouve dans
les constructions des dixième, onzième et douzième
siècles de la Suisse occidentale (5).
( 1)' Prunus(^Amygdalus') incana.
(2) Mespduspyracantha.
(3) Spiroea scdicifolia.
(4) Voyez pour l’élévation restaurée, IIe série, pl. 6, et
pour le plan, .IIIe série, pl..4» fig- 9 .
(5) Par exemple, la collégiale de Neuchâtel, l’église de