s’établir sur les rivages de la Cappadoce, puis
du Ihermodon. On connaît la suite de cette expédition
, rapportée au long par Trogne Pompée,
Hérodote et Strabon. Après un combat à
outrance contre les Grecs, les femmes, restées
seules , furent emmenées prisonnières. Embarquées
avec leurs vainqueurs , elles les égorgent
pendant la traversée, et, errant sur la Mer
Noire, elles sont jetées aux Kreinmes, rivage
escarpé du Palus-Méotis. Là, elles font connaissance
avec les habitants du pays et s’unissent à
eux; elles forment le noyau des Sauromates-
Gunaikokratoumènes ('gouvernés par des femmes)
, près des rives du Tanaïs. Sont-ce des
Scythes-Tehouds ou une autre peuplade méote
qui s’unirent ainsi aux Amazones, je l’ignore :
quant aux Seythes-Khasares, il n’en est pas
question ; ils n’étaient pas encore en Europe.
Il est certain que les Amazones appartenaient
aux races méotes, massagètes et sauromates
dont les femmes combattaient à la guerre avec
leurs maris (1)..
( i) Ces femmes guerrières se sont conservées dans p lu - •
sieurs vallées du Caucase, qui avaient sans doute servi
de refuge à quelques tribus maïotes ou sauromates. Il y en
avait encore dans le 17' siècle sur les frontières du Soua-
neth j voyez la Relation du P. Archangel Lamberti, VIIIe
volume du Recueil de Voyages au Nord, p. 180 et 181.
Leur origine maïote, et par conséquent mé-
dique, est prouvée par leurs deux noms H Amazone
et & A y orp ata (1).
Pour revenir aux Scythes-Tchouds, ils furent
repoussés vers le nord(2) lors delà migration
Voyez aussi DelaMotraye, Voyage en Europe, en Asie, etc.
t. II,p . 84 ; mon Voyage, t. I, p. i 5o.
(1) Amazones, selon J. Klaproth, note au Voyage de
J. Potôcki, II, p. 75, vient du persan hémeh-zen qui signifie
toutes femmes, et selon le même , dans une autre
note , p -7 6 , ayorpata, tueuses d’hommes, a ses racines
dans la langue arménienne. A ir , homme, s ban ou sbanogh,
celui qui tue. Mais ces étymologies peuvent être tout aussi
bien tirées du slave et du goth runique. En slave-russe,
same-zony signifie seules femmes, toutes femmes. E t en
goth-runique , ayorpata peut venir de aor, ar, homme et
ange mauvais, et de bana ou pana, tuer.
(2) Déjà plus anciennement les tribus finoises avaient
été disloquées et séparées par les Japhétides indo-germaniques,
qui s’étaient placés entre celles du Caucase et les
Tchouds septentrionaux. L’ari’ivéedes Tchouds d’Asie ne
fit qu’élargir la lacune. Ainsi s’explique la singulière ressem-
blance qui existe entre lesTcherkesses et lesFinois-Coures
et Lives pour les moeurs, les idées religieuses , ce que j ai
relevé dans mon premier volume, p. i48 et i 4 9 - Au reste,
je le répète, ne nous étonnons pas de trouver des Finois
dans le midi de la R ussie, dix siècles et plus avant notre
ère. Les Finois sont, comme je l’ai dit en commençant,
plus anciens que les Slaves dans l’Europe orientale. Un
certain degré de civilisation chez les anciens Finois ne doit
pas nous surprendre davantage. Les Coures, les Lives,
les Esthoniens du moyen-âge, tous finois, avaient encore