Lerdjèvan (1), de Djamdjam, le séparent des
vallées méridionales du Karthli. Au sud, la haute
chaîne du Pambak, qui garde des neiges sur ses
cimes, jusque bien avant dans le mois de juin,
fut toujours la principale limite entre ce pays et
l’Arménie centrale ; et enfin, une troisième chaîne,
la plus élevée de toutes, puisqu’elle conserve
des champs et des taches de neige pendant toute
l’année, le défend à l’occident contre le pacha-
lik d’Akhaltsikhé. On donne à cette chaîne, dans
le pays, le nom général de montagnes d'Akhal-
Tcalaki, dont la cime principale est le Moda-
tapa.
Le côté oriental est entièrement ouvert et
s’appuie sur le Kour. Il est peu de pays plus richement
arrosé. J’ai parlé plus haut des quatre
grands affluents qui alimentent la Débéda (2) ;
le Somkheth a encore, vers sa limite septentrionale,
une rivière, YAlghet ou Lghet, qui se
jette seule dans le Kour, à Démourdjasali, un
peu au-dessus de la Débéda.
Les montagnes du nord-ouest du Somkheth,
et principalement les cimes qui entourent le
Trialéthi, sont des volcans éteints ; ils ont versé
d’immenses torrents de lave grise, semblable à
(1) M. Klapcoth, dans sa carte de la Géorgie , met à la
place les monts Skaldidi etDidgora.
(2) Voy. plus haut, t. IV, p. i 3 i , note.
celle d’Erivan, qui ont recouvert de vastes espaces,
et dont les extrémités se sont arrêtées le
long du Djavala et à Kolaghiri, sous forme de
murailles en ruines, comme j ’ai eu l’occasion
d’en citer en Arménie.
Le sommet de ces coulées présente une surface
presque uniforme, un plateau semé de bourrelets,
dont la largeur se mesure au nord de
Kathrinenfeld, jusqu’à Bialakloutche qui est au-
delà de Chamchouïldé ; dans le sens de leur
longueur, elles remontent jusque bien au-delà
de Darbas, à l’ouest.
Deux énormes fentes parallèles se sont ouvertes
dans ces coulées de lave; elles sont devenues
les récipients de l’Alghet et du Khram ,
qui ont trouvé par-là une issue. Le Khram, longé
par l’Alghet, ne peut recevoir aucun affluent de
gauche, l’Alghet les lui intercepterait, si ces
énormes coulées avaient pu s’ouvrir dans ce sens
là, pour leur donner passage. Ces deux rivières,
resserrées entre leurs hautes murailles volcaniques
, sont inabordables, et ce n’est même qu’après
être Sorti de cette étroite prison, que le
Khram reçoit les affluents de droite, que j ’ai
ci-dessus nommés.
Tel est l’ensemble topographique du Somkheth,
dont les vallées sont toutes bien déterminées par
le cours des rivières ; deux des plus élevées,
celle du haut Khram sous le nom de Trialéthi,