les Sauromates émigrèrent de la Médie vers le
Tanaïs, et Pline répète aussi que les Sauromates
sont de race mède (1).
Si les Germains , les Celtes, les Kimmériens
sont de race indo-germanique, si leur civilisation
est empreinte, jusque dans les racines, du
génie de l’Orient, ne serait-il pas d’un puissant
intérêt de pouvoir suivre cette marche des
peuples médiques vers le nord-ouest ? Nul doute
que plusieurs nations qui stationnaient, dans
l’origine des siècles historiques , au pied du
Caucase ou sur les rives de la mer d’Azof, ne
soient les mêmes que celles au milieu desquelles
nous vivons au fond de l’Europe occidentale :
nous descendons de ces nations. Qui n’aimerait
retrouver son origine jusqu’au-delà du Caucase,
et savoir quelle route ont suivie ses ancêtres
? Je ne me sens pas le pouvoir d’élaborer
un pareil travail; mais au moins tâcherai-je de
faire une première station et de suivre le mouvement
de migration jusqu’aux limites de l’Europe.
La Médie (Madai), l’Aderbaïdjan, l’ancien
Iran au confluent de l’Araxe et du Kour, ont
donc envoyé leurs populations le long de la
l’établir le long du Tanaïs. Ce sont aujourd’hui les Sauromates.
(1) Plinii Hist, nat. 1. V I, ch. 7.
mer Caspienne jusqu’au nord du Caucase. Avant
la grande invasion des Scythes-Khasares en 633
avant J.-C., deux noms prédominaient en apparence
sur la foule d’autres noms de peuples que
nous ont transmis Scylax, Strabon, Pline. Ce sont
ceux de Mcüotes et de Sauromates qui semblent
embrasser, l’ensemble de toutes les populations
entre les cimes du Caucase, la mer d’Azof, le
Don, le Volga et la mer Caspienne.
Il n’est pas dans mon but de m’occuper de
toutes les branches de ces peuplades indogermaniques
; elles trouveront place autant qu’il
sera possible dans les cartes historiques de mon
Atlas. Je reviendrai sur quelques noms importants.
Il s’agit, pour le moment, de constater le
fait et la nature des colonisations et des miogralions,
et rien ne l’explique mieux que ce que
rapportent les chroniques géorgiennes. Elles
distinguent parfaitement les deux espèces de
migrations, volontaires et forcées.
Les pays, rapportent-elles, situés au nord
du Kavkas n’étaient pas le partage de Tharga-
mos et n’étaient gouvernés par personne. Comme
ils n’appartenaient à personne, et qu’ils s’étendaient
depuis la chaîne du Kavkas jusqu’au
grand fleuve (le Volga) qui se jette dans la mer
de Douroubandi (Derbend), Haïg choisit parmi
la foule des braves ses deux fils, Lékos et Kavkas
, et il donna à Lékos la contrée qui s’étend