tour du mur d’enceinte, de tas de pierre pour la
défendre en cas d’attaque.
Pour la rendre encore plus fortifiée, on scelle,
sur les murs d’enceinte , des pieux pointus ou
palissades au haut desquelles on supend des têtes
de chevaux et d’autres ossements. Cet usage
est aussi suivi par les Litvaniens ; car on voit
partout dans leurs villages des têtes blanches de
chevaux surmonter les pieux de leurs haies.
La plus grande partie des maisons en bois ressemblent
à de vrais hangars ; elles sont bâties,
dans les hautes vallées où il existe des forêts de
pins, en poutres enchevêtrées, comme les maisons
litvaniennes ; elles sont fort incommodes,
n’ayant ordinairement qu’une chambre basse ;
le toit, imitant ceux des-maisons slaves, est
en planches ou en écorce. Au bas des vallées
„ les maisons sont en poutres de hêtre
et couvertes en paille ou en écorce de tilleul.
Quand les familles sont nombreuses, on réunit
quelques maisons dans une cour fermée d’une
haie morte, et ainsi se sèment cette multitude de
petits hameaux qui couvrent les hauteurs des
vallées exposées au midi et qui prennent le nom
de la famille qui y réside. Ces hameaux s’appellent
le au ou ga'ou en osse. Leur position leur
donne un aspect pittoresque. Chacun n’est ha~
bité que par une seule famille qui a son chef ou
€Idar (1).
L’ameublement des maisons n’est point géorgien,
ni tcherkesse; il a de la ressemblance
avec celui qu’on trouve chez les peuples slaves et
litvaniens. L’Osse ne croise pas les jambes à la
turque, mais il se sert de bancs (tchourbani) et
de tables : le maître de la maison ou chef de la
famille a même une chaise sculptée à son usage,
et un bois de lit du meme travail, semblable à
une caisse plus longue que large.
L Osse, a table, fait usage de couteaux, de four-
chettes et de cuillers qu’il se fabrique lui-même
en bois ou en fer.
Le feu s’allume ordinairement au milieu de la
chambre.
L’Osse fabrique sa poudre et coule ses balles}
il préparé le cuir de ses souliers 5 il exerce plu-
sieuis autres petites industries, qui,toutes ne
satisfont qu’à ses premiers besoins ; mais sa principale
occupation est la culture de ses champs
et le soin de ses bestiaux, et ici, comme chez
tous les montagnards, c’est encore la femme qui
en a presque toujours le soin.
Le labour est extrêmement pénible à cause
! 0 ) Pour avoir une idée des villages osses, Voyez IIe série,
pl. 27, village de Kachaour ; pl. 28,' village de Gîter*
gkèn-, pl. 29, village A'Amkhèti.