est consumé, on mêle ses os avec ceux du reste
de la famille.
Les Dougors suivent, au contraire, l’usage des
Géorgiens et des autres Caucasiens. Ils parent
leurs morts de leurs plus beaux habits el les enterrent
dans des fosses murées, peu profondes,
de la longueur du corps ; ils recouvrent la tombe
avec des pierres plates, et l’on y plante des arbres
; du côté de la tête, on érige, pour les personnes
de distinction, des pierres carrées de la
hauteur d’un homme, taillées irrégulièrement.
Reineggs assure que dans les anciens tombeaux
des Osses, on trouve souvent des monnaies
coufiques, sassanides et géorgiennes.
Mourir frappé par la foudre est, comme chez
les Litvaniens, quelque chose de saint, de sacré.
On enterre le défunt à la place où il a été frappé;
011 y tue un bouc noir, dont la peau est empaillée
et suspendue à une perche sur le tombeau
du nouveau saint, que l’on croit appelé par saint
EJie, le grand saint et patron des Osses^
Costume des hommes.
L’habillement des hommes est pour l’ordinaire
de couleur noire ou brun foncé, de façon
qu’il pourraient fort bien porter le nom de mélan-
klaines. Chaque pièce de leur costume est semblable,
pour la coupe, aux habits tcherkesses; seulement
on y remarque moins d’élégance. L’habit
de dessus est un surtout court, qui ne descend
que jusqu’au genou; c’est encore la tunique des
figures scythes des monuments de Panticapée,
ou le surtout brun foncé (sermédje) des Litvaniens.
Sur la poitrine se dessinent, à droite et
à gauche, les rangs d’étuis dans lesquels on met
les cartouches. La taille est serrée par une ceinture
ornée de clous d’argent ou de cuivre. Le
bonnet de façon tcherkesse est rond, bas, bordé
de pelisse de mouton. Le pantalon est du même
drap que l’habit ; les Osses les plus riches se servent
d’étoffes de poil de chèvre, non teintes. La
chaussure ordinaire est de peau simplement tannée
; mais pour grimper sur les rochers, les
Osses se tressent des semelles avec des courroies
de peau de chevreuil ou de chamois. En hiver,
ils mettent du foin très-fin dans leurs souliers,
pour les garantir du froid.
Ils fabriquent eux-mêmes leur drap, ou l’achètent
des Balkars et des Tchétchenses, les anciens
Gélons Boudiniens, leurs voisins.
En voyage, ils s’enveloppent d’un bourea ou
manteau de feutre, que M. Gamba suppose être
la véritable chlamyde ou manteau qu’on voyait
a l’ancienne statue de Phocion, au Muséum de
Paris (1). Les Osses ne savent pas fabriquer leurs
(1) Gamba , Voyage dans la Russie méridionale, t. I
p. 91.