ambition , le roi et l’empereur se préparèrent à
la guerre, et mirent sur pied des troupes considérables.
Ghiorghi confia les siennes à deux
frères Orpélians , Rhad et Zovad. L’on en vint
aux mains àu bord du lac Palékatsio ; les Géorgiens
furent complètement battus, et Rhad, en
se sauvant, tomba dans un marais de la province
de Chîrag, où il fut tué ; Zovad fut fait
prisonnier, et Ghiorghi ne put obtenir sa délivrance
qu’en donnant son fils Bagrat IV en
otage (1).
Rhad Orpélian laissa un fils nommé Libaridé,
qui devait hériter de son rang et de ses infortunes
; car les TurCs sekljoukides venaient de
paraître. En 1048 , ils commencèrent leurs
cruelles invasions dans l’Arménie, la Mésopotamie
et l’empire de Constantinople, gouverné
alors par Constantin Monomaque.
Les frontières de l’empire grec embrassaient
une grande partie de l’Arménie, le Vaspoura-
kan, Ani, etc. Koutoulmiche, cousin du sultan
Thoghrul-Begh, s’était avancé à la tête d’une
armée contre les princes arabes qui possédaient
la Mésopotamie ; repoussé et défait par eux, il
fut contraint de faire la plus pénible des retraites
à travers les montagnes o • des Kourdes et les
possessions romaines, luttant sans cesse contre
(1) Samuel Anetsi, dans Saint-Martin, t. II, p. 221.
les généraux romains qui lui fermaient le passage.
Le sultan, irrité contr'è l’empereur, résolut
d’enVahir son territoire. Asan, son neveu,
s’avança, semant partout le ravage, jusque dans
le Vaspourakan, dont Aaron Vestès (1) était
gouverneur. Se voyant accablé par l’ennemi,
Aaron appela à son secours Catacalon, gouverneur
d’Ani. Leurs troupes étant réunies au
bord du fleuve Stragna, on dressa une embuscade
aux Sèldjoukides, en leur abandonnant
le camp et les bagages. Pendant qu’ils se livraient
au pillage, l’armée romaine tomba sur
eux ; Asan fut tué, et la fleur de l’armée périt
avec lui.
Thoghrul, instruit de cette défaite, tomba
dans un grand chagrin, et. ne songea plus qu’au
moyen de se venger. Il forma une armée choisie
de 100,000 hommes, dont il confia le commandement
à son frère Ibrahim-Inal, et il l’envoya
contre les Romains.
Aaron et Catacalon tinrent alors conseil; celui-
ci voulait aller immédiatement attaquer l’armée
fatiguée des Turcs, afin de profiter du courage
moral que la dernière victoire donnait aux Ro-
(1) Aaron Vistès , fils de Vladithlave, était Bulgare
(ou plutôt Slave) d’origine. Cédrenus, dans Saint-Martin,
Mém. II, p. 2 o3 .