A trois verst en avant de Kvichette , non loin
d une petite chapelle de Saint—George, jaillit une
source acidulée , dont la température marquait
entre f et#80 Réaumur (i).
Kvichette est au confluent de l’Aragvi et d’une
petite rivière qui descend du mont Khade (2).
C est la qu on quitte le thalveg de l’Aragvi, pour
gravir le col de la Croix. Nous y passâmes la
nuit.
Le lendemain, laissant nos équipages, je voulus
monter à pied et jouir pleinement, à mon
aise, de la foule de choses intéressantes qui font
oublier les difficultés de cette route. Elle tourne
d’abord au sud du promontoire escarpé qui sépare
les deux rivières ; la pente alors en était si
peu ménagée, que les chevaux de poste n’étaient
pas en état de la monter seuls et sans relais supplémentaires.
On parlait de refaire ce tronçon
de chemin, qui a été construit sans la moindre
connaissance des principes de fart.
21. Badrian. 27. Batatian. 3 3 . Kartourani.
22. Tchéniri. 28. Tsikaïdzé. 3 4 - Kartourani.
2 3 .Dzmiane. 29. Tsikaïdzé. 3 5 . Kartourani.
24. Tchéniri. 3 o. Tsikaïdzé. 3 6 . Kartori.
aô.Kabatka. 3 i. Kervalidzé. 37. Thour.
26. Dzmiane. 3 2 .Zipor.
(1) Parrot, II, 5 i, 1 janvier i 83o, l’a trouvée de 8°, 6 c.
11 l’estime à 700 toises de hauteur absolue.
(2) La statistique russe l’appelle Kadis-tskali et la montagne
Mifion i 3o.
La base de ce promontoire consiste en une
pierre volcanique rouge; petit à petit, en montant
, elle devient moins compacte, et prend de
plus en plus l’aspect de lave porreuse, cellulaire.
Bientôt je fus convaincu que je me trouvais
dans le voisinage d’un ancien volcan, dont les
coulées de lave s’étaient entassées ainsi entre les
flan es schisteux de l’Aragvi.
Mais avant d’arriver à ma conviction, en escaladant
cette première coulée, je pus jouir
d’une vue magnifique qu’on a sur toute la vallée
de l’Aragvi. J’en ai donné un dessin dans mon
atlas, IIe série, pl. 29. Je planais à gauche sur
le village dUArakêti, dont le sol fait terrasse entre
deux contre-forts delà chaîne haute et schisteuse
de Lomissa, dont je voyais l’église perchée*
avec quelques ruines, sur la crête en face de
Kachaour. Le Ksan coule dans une profonde
vallée semblable à celle-ci, sur le revers de
cette chaîne.
Arrivé au haut de l’escarpement, je n’eus plus
de doute, et je me trouvai sur le plan de la
coulée, jonché de débris de lave grise, tantôt
compacte, tantôt poreuse. Les différentes éruptions
sont séparées par des lits de cendres volcaniques.
Je pus juger de là des formes topographiques
du volcan. La chaîne du Caucase, dans laquelle
s’ouvre le col de la Croix, forme une suite de