voisinage de Sion ; leur importance est moindre
que sur l’autre rive.
A Sion même , reparaît le schiste noir, dont
les formations n’enjambent la rivière qu’au-delà
de la tour de Kaibothèni; elles encaissent ses
deux rives jusqu’à Stépan-Tzminda où une nouvelle
scène plutonienne attend le voyageur.
Au reste, on voit dans ces formations por-
phyriques, qui sont entre Kobi et Stépan-Tzminda
, une tendance générale à pousser, à soulever
la chaîne schisteuse qui repose au-dessus : elles
en ont naturellement bouleversé les couches qui
présentent leurs têtes suspendues vers la vallée,
C’est ici qu’il faudrait un Sluder, un Escher
de la Linlh, pour suivre avec le zèle, le soin
qu’ils ont mis à explorer les roches des Grisons,
la métamorphose des roches, et décider si ces
porphyres et. ces basaltes sont aussi des formations
régénérées, dont les matériaux sont
empruntés aux formations neptuniennes.
Stépan-Tzminda, avec son formidable voisin,
le Mont Kasbek, reste caché aux regards jusqu’à
2 verst de ce village , où l’on tourne soudain
un promontoire couronné d’une vieille tour
et du grand village de Atchekhoti, Ici, la vallée
s’élargit de nouveau; une montagne de schiste
noir plonge et semble se perdre dans les profondeurs
de la terre ; la paroi de gauche s en-
tr’ouvre , et vous voyez à travers cette gigantesque
embrasure, s’élever sur des monts volcaniques
, au sein déchiré, flanqué de roches
rouges et brunes, le majestueux Kasbek, brillant
des reflets de son éternelle coupole de
neige ; il est isolé et semble le géant de la vallée.
Quelques roches rougeâtres à pic, qui n’ont pu
retenir la neige, paraissent comme des taches
bizarrement dessinées sur sa cime éclatante.
Sa forme conique rappelle le Grand-Ararat. Il
est le point principal de la série volcanique qui
coupe le Caucase du N. E. au S. O. De grandes
coulées d’une nature particulière descendent
jusqu’au bord du Térek, en face du village de
Stépan-Tzminda. Elles sont composées en grande
partie de roches rougeâtres et se terminent au
bord de la rivière par une grande masse de
scories rouges et grises (1).
( î) Voyez Allas, IIe série, p l.98. Le nom de Kasbek a été
donné par les Russes à cette montagne, parce qu’on la
découvre le mieux du village de ce nom , autrement appelé
Stépan-Tzminda. Le nom géorgien de cette sommité
du Caucase est Mkinvari. Les Osses lui donnent ceux de
Tséristi-tsoub, pic du C hrist, ou de Ours-Khokh, Mont-
Blanc. MM. Engelhardt etParrot (Reise in die Krym, etc.,
I ; p. 2o5 ) estiment la hauteur absolue du Kasbek à
i4,4oo pieds de ro i, et la ligne de la neige perpétuelle à
9,882 pieds. Le point le plus élevé, observé en 1811 , par
M. Parrot, a été de i 3 , o o 2 pieds. M. Meyer, en 1829., a
donné pour résultats de ses observations, une hauteur
approximative du Kasbek de i4?73o pieds. 11 a trouvé la